Dès le début je savais qu’il y aurait plusieurs niveaux de lecture. Au départ c’est simplement une étude de portrait, mais j’ai demandé à Filippo de prendre une certaine expression qui rappelle le désespéré de Courbet. Ce qui ne lui correspond pas du tout, Filippo étant un garçon au tempérament solaire. Ce regard est celui de l’ombre, des ténèbres, de la pensée complexe qui nous habite lorsqu’on regarde notre futur, la grande interrogation sur demain. En sculpture c’est dans la représentation en dimension naturelle que l’expression est la plus fidèle à la vérité, chaque autre dimension en étant une abstraction. Travailler la terre fraîche et humide a quelque chose de magique. Les petite boules de terre s’étalent comme de la peinture sur un tableau mais dans la troisième dimension, un monochrome en ronde bosse. Je me rends compte en travaillant que cette terre me fascine, j’y vois tout un monde, un microcosme: la terre contient l’infini. Je me demande comment j’ai pu vivre jusqu’ici sans savoir ça. Tous ce dont nous avons besoin est dans al terre, il suffit de se baisser pour ramasser la glaise et travailler comme un élève de Prométhée. Les vacances de Noël m’en éloignent pour quelques temps, je le préparerai pour la cuisson à mon retour.
24 dicembre 2021, buon Natale à tutti!
Ringraziamenti a Stefano Patti il Maestro di scultura dell’Accademia di Belle Arti di Firenze e a Filippo Checchi il modello.
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