Besoin vital, existentiel même: une cure de soleil en Corse l’hiver pour profiter de longues balades sur le sable et se remplir les yeux d’horizon lumineux. Au loin les montagnes enneigées, au loin la ligne bleue entre la mer et le ciel, au loin les forêts vertes de pins, et au plus près les parfums de myrte et d’agrumes dont le fort cédrat et la douce clémentine.
Agrumes
Convives joyeux de vos restes de pain dur, les ânes sont toujours prêts à se radiner au moindre bruit de sachet de papier!
La star des balades en cette saison est sans aucun doute la plage. Le contraste est plus beau, sa lumière en hiver est incomparable à celle de l’été, plus claire plus lumineuse moins brûlante et surtout plus photogénique.
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Ça faisait bien des lustres que j’avais envie d’aller au musée Fesch à Ajaccio, on m’avait parlé de la collection d’italiens dont un Botticelli qui valait bien le détour, et c’est maintenant chose faite. Mais il faudra y retourner car un étage entier était fermé, comble de malchance l’étage des italiens, heureusement le Botticelli était visible ailleurs. Mais alors quelle agréable surprise en arrivant de tomber par hasard sur l’expo temporaire « Bacchanales modernes » et découvrir en toute intimité des sculptures superbes dont plusieurs Rodin et quelques belles affiches de Mucha entre autres. Je n’ai pas tout photographié ni tout noté, j’ai savouré admiré et goûté des yeux le talent audacieux et charnel des oeuvres. L’excuse de la sortie au musée nous a aussi porté au parc A Cupulatta voir des tortues, et piquer une tête dans les eaux limpides de la mer sur la route des sanguinaires. Le centre de la vieille ville est plein de charme, et on en a profité pour faire un tour chez « Empires » craquer pour du Fashion local indispensable, et acheter chez un disquaire le dernier « JC Papi » qui est une pure merveille. Ajaccio, la belle on se reverra…
Ce n’est pas la peine de coller votre nez sur l’écran car seule une visite réelle dans ces lieux donnera satisfaction à vos sens, je vais quand même vous raconter un peu de quoi il s’agit. J’ai eu l’occasion de visiter ce « caseificio » Caretti producteur de parmesan dans la région de Bologne, un de ceux qui ont été sinistrés lors du tremblement de terre de 2012. Bien que chaque étape de la visite était intéressante j’ai carrément craqué à la fin dans le hangar: une caverne d’Ali Baba avec des tonnes de meules rangées comme dans un labyrinthe ou se perd le pécher de gourmandise! On nous a expliqué le procédé de fabrication en deux minutes donc ne comptez pas sur moi pour tout vous dire, mais j’ai retenu que le lait est partiellement écrémé dès le début donc on peut en manger même à la diète et rien que ça pour moi c’est suffisant pour terminer la visite par la boutique et repartir les mains pleines. Le lait suit une préparation donc très précise qui date du moyen âge, dont les étapes sont reproduites à l’identique depuis lors ce qui assure la qualité de ce qui est estampillé. Tout d’abord les vaches ne mangent que ce qui pousse dans une région limitée, et le lait n’est ramassé que dans les fermes y qui produisent le lait selon ces critères sélectifs. Les cuves de cuivre servent à la cuisson du lait, un peu comme des marmites géantes de sorcières gourmandes, dont chacune reçoit 100 litres de lait, la dose pour sortir deux meules. Elles sont moulées dans une forme une journée, puis dans une autre avec un cercle texturé de l’appellation contrôlée pour que la forme soit marquée dès le départ. Ensuite elles sont démoulées et mises dans des grilles pour aller au bain de sel quelques temps. Après seulement l’affinage commence et peut durer entre 12, 18, et 30 mois selon la demande. Chaque meule pèse dans les 50 kilos et est manipulée régulièrement au fil des mois pour bien sécher sans moisir. Celles qui ne sont pas approuvées, qui ont un trou d’air dedans ou autre petit défaut, sont grattées de leur croute pour retirer toute trace de l’appellation contrôlée et sont revendues comme fromage local moins cher ou même moulinées dans des mix de fromages en sachet. Le parmesan se mange tout seul, avec un filet de vinaigre balsamique de Modène, gratté en copeaux dans de la salade, en poudre sur des pâtes ou sur des farcis, et bien d’autres façons encore. Sur ces derniers mots je vous souhaite bon appétit!
Le soleil du matin sur la plage, moment précieux quand on est ébloui après avoir passé sous les pins et les arbousiers, quand les parfums iodés et chaleureux de la mer en hiver envahissent nos sens.
Les parfums de saison ne sont pas qu’immatériels, le myrte et le pamplemousse unis dans une même confiture titillent les papilles autant que le nez. Les petites baies sombres de myrte une fois macérées et écrasées produisent un jus violet parfumé. La marmelade de pamplemousse agrémentée de quelques baies est rose fuchsia presque on dirait du colorant! Avec la dernière cueillette j’ai fait une gelée légèrement couplée avec du jus d’oranges et le résultat est carrément violet sombre, et je vous dis pas comment c’est trop bon! La plante de myrte pousse n’importe ou, chez moi c’est sur le mur de clôture fait de cailloux sans ciment, avec quasi pas d’eau et quasi rien de terre. J’en conclus que même sans avoir la main verte il suffit de peu pour avoir chaque hiver de quoi faire des tonnes de bonnes choses bio. Mais pour sortir les pépins avant la mise en pot il faut un gros gros gros presse purée et des bras à la Popeye!
Les arbouses cueillies rouges et molles sont mangées au cours de la promenade dans le maquis, consommées sur place car elles sont si fragiles qu’elles arrivent écrasées à la maison. Fruit idéal pour la confiture des paresseux, pas besoin de presse purée car pas de pépins, même pas besoin de l’écraser puisque c’est de la purée avant même d’arriver à la maison!
Cet hiver j’ai rapporté l’ensemble de ma collection au pays pour l’y laisser et attendre mon retour pour l’été. D’habitude je fais toujours quelques ventes en Italie mais depuis quelques années, les affaires sont si médiocres en local que j’ai décidé de cesser définitivement les marchés sur place. Je réserve donc l’exclusivité de mes expositions publiques à l’île de Corse. Cette photo des médaillons fut prise lors d’une vente privée organisée pour une amie qui avait commandé une boîte à bijoux et qui souhaitait en voir d’avantage. On a exposé en cuisine, car mon « atelier » est toujours en attente de réfection du toit.
J’ai hâte de pouvoir m’y installer un jour après avoir viré les outils de jardinage et le bins ancestral qui y règne, en attendant je laisse aux moineaux salamandres et araignées velues la charge d’animer l’endroit.
Après la tempête le vent et la pluie, le ciel s’est remis au bleu pour nous offrir encore de belles balades. Je vous laisse sur cette image ou nos ombres s’allongent à notre place sur le sable tiède.
Arrêt sur l’image d’un gros coup de coeur, je vous emmène aujourd’hui dans un lieu ou si je le pouvais je ferai quasi le vide. Si si pour de vrai j’aime beaucoup le design pur et le moderne et les vastes espaces de style minimaliste, mais j’adore flâner dans ces merveilles qui émergent du passé comme le ferait un trésor du fond des eaux. Chez Gisèle, la brocante de Châteauponsac, c’est la caverne d’Ali Baba pour qui aime le bois non verni et travaillé avec soin, la porcelaine de Limoges et d’ailleurs, les bronzes figuratifs et autres trésors empaillés gravés peints ou finement ciselés, draps et broderies aux initiales fanées. Objets désoeuvrés saisis dans leur espace temporaire qui n’attendent que de servir à nouveau. Ici règne l’éclectisme et à bien y réfléchir à quoi ça sert d’avoir un intérieur nouveau en mobilier de pacotille tout assorti? Hein?
Il était une fois, une cruche cassée. On a tous un jour cassé de la vaisselle. Que ce soit pour faire passer un message en rapport ou pas avec la notion de vaisselle ou que ce soit par inadvertance, le résultat est le même: il faut la remplacer. J’avais donc une belle cruche en grès que ma mère m’avait offerte à Taravu chez le potier et elle a été cassée il y a quelques temps. J’avais dit alors que l’on devait retourner chez le même potier me trouver une nouvelle cruche. Pour aller à l’Atelier de Céramique de Mr et Me Mondoloni, l’ altu taravu, il faut traverser Ghisoni puis monter vers le col de Verde pour redescendre un peu sur l’autre versant. La balade est très agréable et les parfums frais et verts de la montagne, brutale transition avec ceux chauds des pins et des herbes sèches du maquis en été.
En arrivant là haut je constate bien sur qu’en 15 ou 20 ans d’écart, ça faisait bien ça que je n’y étais pas montée, il avait comme tous les artistes évolué et changé de style. Plus colorée et décorée de façon plus « peintre », la nouvelle collection peinte par Madame Mondoloni est très agréable à voir. Monsieur Mondoloni, le potier, m’informe qu’il a changé de matière et que du grès il est passé à la terre cuite, et que sa femme qui s’occupe de la couleur a choisi les nouvelles teintes. J’aime beaucoup ce que je vois, et le choix est difficile. Cependant je garde à l’esprit l’endroit ou la nouvelle cruche ira se poser, et la cuisine est à dominante bleue avec une cheminée en pierres de schiste, il me fallait une teinte nature en harmonie. Je craque pour ce vert olive aux nuances plus ou moins foncées et dont la forme de cruche traditionnelle me rappelle celle de chez mon arrière grand-mère, et ce vert est vraiment magnifique.
Comme il n’y avait pas beaucoup de monde, il a eu le temps de nous inviter à voir son atelier situé juste en dessous, ou j’ai pu faire quelques photos de lui en action. Vous verrez dans ces images prises à la suite comment il donne naissance, de ses gestes précis et avec une grande maîtrise, à un vase. Heureux de parler de son art, il nous explique ensuite comment procéder lors des étapes, des problèmes à éviter et enfin de quelques astuces pour rentabiliser l’espace du four. Dans son antre, des pièces à différents stades de la création reposent de partout, jusqu’au plafond ou sont accrochées aux poutres des étagères en suspension pour sécher les grands plats qui prennent trop de place sur les rayons. Je repars de chez lui émerveillée comme une enfant de chez le père Noël, ma cruche bien emballée comme un trésor, les yeux pleins de couleurs, et du courage pour créer car devant un modèle d’une telle excellence on ne peut que redoubler d’efforts. J’espère avoir su partager avec vous un peu de cette magie que les artistes et artisans savent rendre vraie, et vous donner envie d’aller là haut en voir l’expression pour en prendre un peu, beaucoup, passionnément ….
J’aurai pu présenter cette vidéo pour vous montrer à quel point j’avais de l’avenir comme réalisatrice de film mais heureusement pour le public je ne fais pas de cinéma. J’aurai aussi pu vous le présenter comme mes débuts dans le reportage animalier mais je ne suis pas journaliste et en plus c’est quasi tout à contre jour. Voici donc un court extrait de ce film simplement comme un essai qu’on fait juste pour s’amuser et passer le temps d’un après midi au village, sans savoir l’importance qu’il aura dans le futur et l’émotion qu’il provoquera en choisissant comme protagoniste l’être le plus populaire auprès des enfants. Quand on photographie un être vivant on fixe dans le temps ce qui assurément bientôt ne sera plus même si on n’en a pas conscience, aussi bien qu’une photo de jeunesse témoigne qu’elle est de plus en plus loin. Regardons ces 27 secondes de Ninon comme si un fantôme doux et affectueux nous racontait comment c’était quand on était petits. Cette Ninon là j’avais déjà 15 ans et on m’avait prêté une camera VHS, mais ce que ce film évoque en moi se passe bien avant. Quand on allait à la rivière avec une serviette de bain un savon et un peu de pain dans le sac, le savon car il n’y avait pas de salle de bain dans toutes les maisons enfin chez moi il n’y en avait pas, et le bout de pain car il fallait longer l’enclos de Ninon pour rejoindre le pont sous lequel passe la rivière. Appeler Ninon en arrivant au tournant ou coule l’eau des jardins était le rituel quotidien qui la faisait descendre de sa colline et qui nous amusait, elle venait demander ce qu’on avait coutume de lui porter du déjeuner en se radinant comme sur le film. Souvent mon oncle jardinant pas bien loin nous faisait entrer pour la caresser et nous asseyait parfois dessus. Revoir Ninon aujourd’hui c’est revoir notre enfance.
En vacances on prend des centaines de photos, les enfants, le chien du grand père qui regarde un gâteau, les enfants avec le chien, le chien avec les enfants, le gâteau, la grand mère qui pétrit une bonne pâte à tarte, une geek ébouriffée qui cherche une prise pour l’ordi …. tout ça c’est de la télé réalité à laquelle je ne jouerai pas ici. Parmi donc tous ces clichés de vacances j’en ai isolés certains que je considère plus comme des regards sur une promenade qu’une photo de vacances, et je leur ai trouvé un je ne sais quoi de plus …
Échoué sur la plage, cet énorme bois flotté nous avait divertis et charmés l’hiver 2009. Les enfants avaient sauté sur l’immense tronc long fin et lisse et joué une aventure de pirates armés d’épées de bois et de bombes en pompons d’algues. Comme issu d’un rêve et matérialisé dans le sable il pose son étrange silhouette devant la terrasse du café de la plage. Vieil os de dinosaure abandonné dans le désert recyclé en porte serviettes ou tête de bois figée par une magie maritime, il a encore des choses à dire à notre imaginaire.
Et oui ça date de l’année dernière, j’avais complètement oublié de faire mon habituel petit reportage touristique sur des bons plans à aller voir en revenant de cette balade à Paris. Bien sur pour moi c’était pas seulement du tourisme mais aussi une visite de famille, un bon moment je dois dire car visiter Paris avec des parisiennes ados quand il pleut c’est toujours plus joli 😉
Ces trois jours là nous avions fait les incontournables en commençant par Notre Dame, la visite de l’intérieur avec une gentille dame qui a expliqué avec patience les bas reliefs aux enfants suivie de l’ascension jusqu’aux clochers pour admirer les gargouilles et la vue d’un des plus beaux quartiers de Paris, le tout en se faisant sonner les cloches … aux premières loges comme ont dit! Le lendemain à Versailles, les jardins en musique et les rendez vous devant les jets d’eau, puis la galerie des glaces avec notre portrait dedans bien sur et tant de belles choses à voir ….
Incontournable également le Louvre qui avait tant plu à ma fille quand elle était petite, il était temps d’y retourner et de montrer la « Dame qui sourit » aussi à son petit frère. Nous avons par manque de temps boycotté une aile mais tout ça en trois jours c’était quand même du sport. Je crois avoir passé beaucoup plus de temps dans la galerie des marbres que dans les autres collections. Si mon fils s’est extasié devant les momies de chat et devant à peu près tout ce qui est égyptien de profil avec de l’or, j’ai préféré les « personnages » plus musclés de la galerie des statues. Nous avons énormément aimé les sculptures, certaines nous ont éblouis comme la victoire de Samothrace ou la Vénus de Milo, et d’autres nous ont faire rire comme ce satyre au zizi tordu.
La photo d’Hera (Junon en romain) est en noir et blanc car je voulais faire la comparaison avec mon dessin d’après une copie en plâtre faite en classe justement à quelques centaines de mètres du musée … voir les dessins ici.
Amour et Psyché: Beaucoup de douceur et de poésie entre ces statues de guerriers et de chimères …. un peu d’amour à regarder sans pudeur … trop beau!
Le métier de copiste très règlementé, j’en avais entendu parler mais ce jour là nous avons eu la chance de tomber sur l’un d’entre eux en plein travail. Admirable!
Une petite promenade en voiture pour finir la journée ou on continu à pieds? VOITURE!!!!!
Allez on rentre …
Voilà, j’ai apprécié revoir ces photos et ça m’a rappelé bien des souvenirs car je ne vous ai pas tout montré mais j’en ai de très chouettes avec ma super soeur et tous nos enfants joyeux. Paris j’y ai vécu longtemps et je vous assure que quand on y habite on sait très bien ou on est même si est content d’être ou on est et je vous parlerai peut être un jour des charmes de l’Emilie Romagne …. mais … bon sang Paris que c’est beau!