Je n’arrive pas à m’habituer aux modèles avec le masque anti Covid à un point que je les dessine avec une tache vide sur le visage, c’est flippant, une zone blanche et vide sans consistance. Dans ces récents dessins j’ai essayé de donner une certaine présence à ces outils de survivance, non pas parce que ça a une importance dans le dessin mais simplement parce que le modèle doit avoir un visage.
Catégorie : Accademia di belle Arti di Firenze
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Bas relief La Sieste, positif en cire de fonderie
Sieste dans le Fium’Orbu. Positif en cire de fonderie à peine sorti du moule, la cire noire donne une idée de l’effet qu’on peut espérer d’une traduction en bronze. La sieste au fleuve è un concept proche de l’autoportrait, si la figure ne me ressemble pas dans la forme, elle me ressemble dans le fond. Référence à Balzac pour qui l’artiste est une exception dont l’oisiveté est un travail et le travail un plaisir. Thème de l’eau, la mère, l’attente de naître, le moment de la pensée sereine intime et libre.
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Ritratto Leo portrait en terre
Dans les posts précédents il y a deux études du même modèle Leonardo, mais en petite taille on a un mal fou à trouver la ressemblance, je ne dis pas que c’est impossible mais comme ce n’est pas du tout le même type d’exercice les objectifs sont différents. Dans la dimension 1:1 on peut vraiment se consacrer à la ressemblance. Il faut savoir que Leonardo a un regard très particulier, ses deux yeux ne mirent pas le même endroit, ce qui donne à son regard une expression mystérieuse. La fameuse coquetterie dans l’oeil lui confère un regard particulier et exceptionnel, il a également un sourire discret. Je ne crois pas qu’il se coiffe tous les jours. J’ai essayé de donner au portrait ces caractéristiques dans une recherche de naturalisme, le portrait est songeur. J’adore la terre, j’ai découvert en travaillant cette matière qu’elle a un aspect spirituel qui nous rappelle ce que nous sommes, pas grand chose, de la poussière avec un petit quelque chose de plus d’immatériel. Je regarde mon travail, j’ai fait une figure avec de la terre qui semble penser à quelque chose, quelle étrange sensation.
Voir le portrait après cuisson installé en mode furtif : Installation furtive à San Lorenzo, Firenze
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It’s a kind of magic
Définition du bonheur: Quand dans le miroir magique de Harry Potter tu vois le reflet de la réalité. La réalité nous rattrape toujours et on mourra tous c’est certain, en attendant on a plein de choses à faire et c’est beau.
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Bas-relief La Sieste, positif en plâtre
Après les traces fantômes des étapes précédentes voilà enfin un positif en plâtre qui lui demeure comme prototype. Le problème est que je l’ai légèrement massacré au démoulage, tapant trop fort sur les scalpels, et certaines parties ont dû être reprises. Comme ce positif en plâtre est consolidé avec un matériau qui déteint de toute façon il n’est pas assez blanc pour demeurer ainsi, et je pourrai dissimuler les traces de retouche dans la patine. À partir de ce positif est prévu un moule en silicone duquel je pourrai sortir d’autres positifs qui seront eux parfaits. Affaire à suivre …
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A lezione con Stefano Patti
La lezione sulla ritrattistica l’aveva fatta online come si poteva in quel momento di divieti, da casa sua lontano dei trespoli ricoperti di creta della nostra bella aula in accademia di Firenze. Ci diceva cosa fare e ci guardava, noi quadretti sullo schermo, intervenendo con uno poi con un’altro siccome fosse sempre stato cosi, Stefano Patti maestro di scultura. Ma non è sempre stato cosi. La vera lezione si fa in presenza con gli allievi attorno che osservano e ascoltano il maestro, vedendo il ritratto che si costruisce e che cresce nelle mani esperte. Ho imparato molto quel giorno, e non so nemmeno se realizzo a che punto ne sono felice. In queste fotografie, si può vedere il maestro nel momento in cui i ragazzi sono andati via, rimanendo con quei cinque tifosi che non hanno sentito la campana. La magia del momento non so se si vede bene, oppure se si vede sarà su quella foto dove la mano accompagna lo sguardo del maestro sulla scultura: in quel momento noi non ci siamo più, lui è altrove, in una dimensione intima tra lui e l’opera. Oltre alla tecnica la plastica lo stile e tutto quanto, questo sguardo è ciò che noi dobbiamo imparare, sentire, vivere.
Grazie Maestro.La leçon sur le portrait il l’avait faite online comme il a pu en cette période de confinement, depuis sa maison loin des trépieds encombrés d’argile et de notre belle salle de classe à l’Académie de Florence. Il nous disait comment faire, nous les petites carrés sur l’écran, intervenant auprès de l’un puis de l’autre comme s’il en avait toujours été ainsi, Stefano Patti maître de sculpture. Mais ça n’a pas toujours été ainsi. La leçon véritable se fait en salle de classe avec les élèves autour qui observent et écoutent leur maître, voyant le portrait qui se construit et croît entre les mains expertes. J’ai beaucoup appris ce jour là, et je ne sais même pas si je réalise vraiment combien j’en suis heureuse. Sur ces photographies on voit le professeur quand les élèves sont partis à la fin du cours, ne restant que les cinq tifosi qui n’ont pas entendu la cloche. Je ne sais pas si on perçoit bien la magie de ce moment, la meilleure image qui le montre est celle ou le regard du maître est accompagné de sa main vers la sculpture: à ce moment nous n’y sommes plus, il est ailleurs dans une dimension intime entre lui et son oeuvre. Au delà de la technique de la recherche plastique du style et de tout le reste, ce regard là cette conversation intime est ce que nous devons apprendre, ressentir, vivre.
Merci Maestro. -
Lo Spinario Modena vs Firenze
J’aime beaucoup cette sculpture, j’en ai vu pour l’instant que deux versions en vrai mais en images il en existe beaucoup d’autres. De celui de Modène près de chez moi j’en ai fait deux études en dessin, et j’aimerai bien retourner en faire encore une ou deux, mais avec les zones jaunes et orange en pleine pandémie chaque projet s’étire dans le temps de façon assez décourageante car il faut guetter les périodes d’ouverture. Cependant je garde en tête cette sculpture comme des figures dont j’aimerai faire une interprétation en ronde bosse. Un adolescent qui se sort une épine du pied, à chaque problème son moment d’attention avant de repartir, finalement l’adolescence peut se réduire à un simple moment épineux …
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Bozzetti Leonardo
Après un début d’année confinés nous avons pu réintégrer nos ateliers, moyennant maintes précautions et surtout à tour de rôle. Tout doit donc se faire quand même mais dans un temps mesuré. Je vous montre aujourd’hui le résultat des deux premières études en atelier. Le modèle est un homme jeune et musclé, prof de sport et ça se voit. Les deux poses de cette série sont similaires pour la mise en valeur des muscles du torse. Je sais qu’il faut compter et mesurer pour les proportions, mais j’ai encore tendance à ne faire que ce que je vois. Je vérifie après si les proportions sont correctes mais ce n’est pas mon point de départ, car je cherche d’abord l’axe l’équilibre puis seulement les proportions. La plastique générale, chose étrange, me semble parfois parfaite quand le travail n’est pas abouti et ne ressemble à rien. Je suppose qu’il y a là matière à réfléchir et discuter, de l’importance de la perfection figurative dans ce qui est beau tout simplement, la beauté de l’abstrait et de l’essentiel. Certains de mes collègues réalisent une idéalisation de la figure dans la pure tradition de la renaissance et leur travaux sont sublimes, faisant fi de la vérité au profit d’une plastique très bien proportionnée. Moi je m’intéresse au vrai de ce que je vois et si le modèle était laid je m’attacherais à faire quelque chose de beau à partir la vérité en cherchant ce qu’il y a de beau dans l’humanité, une recherche naturaliste avec une touche d’idéal. Là le modèle est beau, donc ce n’est pas compliqué en apparence, mais en fait c’est compliqué de voir le beau de la sculpture et de le dissocier du beau du modèle, cela demande une sélection volontaire dans la perception de celui qui regarde. Ne me dis pas que je suis belle parce que j’ai l’air d’avoir seize ans, vingt ans, trente ans, cinquante ans, dis moi que je suis belle parce que je vis dans ton regard.
Étude en argile « dal vivo » en classe de sculpture de Stefano Patti à l’académie, premier travail de l’année fait à la rentrée après la libération du lockdown d’automne. Cuit en mai 2021
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Bozzetto plouf ado
Bozzetto: Adolescent qui attend son tour pour sauter du rocher à la rivière. Même s’il sait que la profondeur est suffisante et que les autres avant lui ont déjà sauté et sont remontés, la crainte de l’inconnu et de l’invisible sous la surface le retient. Le temps et l’espace, l’appréhension devant le futur, la vie qui se profile dans une cascade sombre.
Thème du plongeon référence au Tuffatore de la tombe étrusque WIKI tomba del tuffatore
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Bas-relief La Sieste le négatif
Après le mini « bozzetto » de la sieste j’ai travaillé à une version plus grande qui représente le corps tout entier, la partie en haut relief correspond à ce qui emerge de l’eau, la partie en « stiacciato » et bas relief à la partie immergée que l’on voit de haut à travers la transparence de l’eau. J’ai cherché à donner l’aspect fluide de l’eau dans la partie haute qui correspond à l’aval du fleuve, inversant ainsi le point de vue comme si on était un oiseau en Sand by au dessus de la rivière tournant le dos à la montagne en direction de la mer. L’aspect lisse de la partie basse suggère le monde du rêve, transporte la figure dans un monde imaginaire. Ces images montrent le prototype en terre qui a été détruit au démoulage du calque, et le calque obtenu en plâtre lui aussi perdu à l’étape suivante. Aujourd’hui je vous montre juste des fantômes. Bientôt un positif unique.