Déçue par la qualité du verre à yaourt des deux premières, qui gonfle trop les personnages, voilà la toute nouvelle vilaine dans un verre à eau de vie.
Bien sûr, ce n’est que de l’eau minérale! La gnôle, je ne suis pas bête, je la bois, ou la mets dans les crêpes!!!
Cette méchanceté là fait 3,5 cm pour un verre de 7 cm.
La forme de ce petit verre permet de de laisser la boule sans toit. Mieux éclairée et plus transparente par la finesse des parois du verre, ses couleurs se voient mieux.
Catégorie : Zarchives-2006-2018-Polymerclay
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Vilaine à la gnôle!
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resine bi-composants tutoriel
Explications sur l’utilisation de la résine bi-composants sous forme de tutoriel (images des étapes) effet verre façon liquide ou épaisse en relation avec l’argile polymère, fimo.
Nouvelle fiche technique revue et améliorée le 5 février 2011. Le premier tuto sur ce blog en date du 21 septembre 2006 a été refait avec une meilleure prise de vue et plus de détails.Tutoriel repris et amélioré dans la version eBOOK gratuite à télécharger
Version pour MAC, iPad ou iPhone lisible avec iBooks
https://itunes.apple.com/us/book/blogbook-tutoriels-polymer/id983377845
Version PDF avec Google Livres pour les autres tablettes
http://books.google.it/books/about?id=tL4OCAAAQBAJDescription et conseils d’utilisation:
La résine, ou vernis cristal, se présente en deux parties : la résine et le durcisseur. Sont habituellement fournis, une spatule, des godets gradués, une paire de gants. Prévoir un plan de travail qui ne craint rien et un chiffon au cas ou.
Utilisation et précautions:
Même si la plupart se nettoie à l’eau et au savon pour les instruments, elle n’en reste pas moins un produit toxique. Travailler dans une zone aérée et utiliser les gants. Tenir hors de portée des enfants, et prévenir de ne pas toucher les objets décorés à sécher.Marques et qualités:
Certains produits jaunissent dans le temps. Certains autres jaunissent lors du mélange sans forcément avoir mal dosé, j’ai rencontré les différents cas de figure. Je recommande la Gedeo et la Cléopatre. En revanche même la Gedéo jaunit avec le temps si elle est mal entreposée, il faut bien respecter le stockage à l’abri de la lumière et de l’humidité. Mais sachez que de toutes les façons la résine continuera de se modifier légèrement dans le temps et changer un peu de teinte, les objets vernis avec la résine sont à entreposer à l’abri de la lumière.Faire le mélange:
Pour une petite quantité, le doseur fourni peut suffire. Je conseille de choisir un verre à n’utiliser ensuite qu’à cet effet. Il épaissira à la longue! La proportion du mélange est 2 volumes de résine pour 1 volume de durcisseur. Bien respecter les proportions pour obtenir une bonne réaction chimique, sinon la résine risque de rester collante. Mélanger avec la spatule fournie, sans battre, et lentement, afin d’éviter la formation de bulles d’air. Certaines marques sont en 3 pour 1 attention à la notice.Fluide, liquide à verser:
Dans l’immédiat, le mélange est très fluide, idéal pour faire des inclusions d’objets, ou couvrir le fond de n’importe quoi qui a des bords, il suffit de le verser dans l’objet. C’est cette consistance qui permet un étalage fin comme sur ce collage ou encore en déposer une goutte sur une surface toute petite comme ces minis visages de 1cm.Fluide dans un moule en silicone :
C’est ce qu’on appelle une inclusion comme dans le cas de la bague ci dessous, une tranche de canne cuite est incluse dans une forme en silicone et le support de bague est rajouté pour une prise complète. Je recommande d’attendre un peu la remontée des bulles, puis de passer de la résine sur l’objet avant de le plonger dans le moule pour éviter qu’une couche de bulles se fixe sur l’objet retourné.En cas de problème de bulle dans la version fluide pour les très grandes surfaces :
Quand on fait une très grande quantité, il est parfois plus difficile de ne pas avoir de bulles d’air. Avec un cure dents pointu et de la patience, il faut tirer les bulles vers le bord de la zone recouverte et percer les bulles une par une contre les bords. Si vous fumez, fumer une clope dessus sans faire tomber les cendres pour faire éclater les bulles. (Mon papa prof de science m’a refilé le truc, de quand il mettait des sauterelles en cube!) Si comme moi vous ne fumez pas vous avez raison mais débrouillez vous pour ne pas faire de bulle!Quantité :
Trop peu, la matière ne fait pas le niveau et des zones vides se forment sur l’objet, il faudra en remettre une couche. Il est possible de recouvrir à tout moment même une fois sec. Si ça déborde, on peut couper les coulures séchées mais c’est mieux quand on fait parfait du premier coup.Réparation de verre cassé :
La résine sert aussi pour réparer les petits accidents sur le verre. Ici un pendentif de Murano cassé dans la longueur et il manque un petit bout. J’utilise une goutte de résine pour encoller les deux plaques de verre coloré qui se sont séparées sur la zone feuille d’or, puis je les colle ensemble grâce à la résine. Le pendentif ainsi ressoudé et pas encore sec est plongé dans une petite quantité de résine au fond d’un moule en slicone. Une fois sec, je coupe le surplus de résine en bas du pendentif et la retouche est invisible.Épais :
À étaler à la spatule: Une heure environ après avoir fait le mélange, la matière est pâteuse. Elle est idéale pour être étalée à la spatule sur une forme verticale ou ronde sans faire trop de gouttes. Pendant les premières heures de cette technique, je conseille de surveiller presque la spatule à la main, car les gouttes peuvent être encore rattrapées. Comme le principe met à niveau tout seul, la retouche ne se verra pas.Séchage et durée de durcissement:
Disposer votre création dans un endroit plat, aidez-vous d’un niveau à bulle si nécessaire, hors poussière pour le séchage pendant 24 heures. Quand le dessus commence à sécher, et que l’intérieur de la matière est encore fluide, la surface est très fragile. Le moindre choc à ce stade fait des rides moches à la surface, irréparable ! Suivant la température ambiante, il se peut que l’action chimique soit plus rapide. Si vous dosez trop fortement le durcisseur, la prise peut être immédiate et jaune, horrible ! Respectez bien les consignes de la marque.Démoulage:
Le pendentif de verre sort facilement du moule en silicone et le surplus est poncé avec un multi tours, comme la bague dont les bords trop tranchants sont limés.Finitions :
Normalement si l’application est bien faite il n’y a pas de finition. Mais on peut couper les coulures, soit avec un cutter ou avec une pierre à poncer (accessoire dremel) et on peut même lustrer les petites retouches. Les pointes les mieux adaptées aux finitions résine sont la roue de papier de verre, la pierre à polir et le disque de laine d’agneau à utiliser successivement, la première pour dégrossir la deuxième pour lisser bien droit et la dernière pour affiner, le tout sans appuyer. On peut lustrer pour un final parfait avec un pompon ultra leger (PGmini 4810)Poncer les découpes:
Pour une finition optimum j’utilise le papier de verre waterproof, le 800 d’abord puis le 1200 avant le 2000, avant de lustrer avec le pompon de coton PGmini 4810. Percer avec un outil très fin (107dremel) -
Méchanceté en pot
Voilà la toute dernière vilaine!
Cette fois ci, prisonnière d’un pot de yaourt renversé, et noyée avec des paillettes!!!
Pour en savoir plus sur cette vilaine, rendez vous dans la fable.Les paillettes violettes de la première ont teinté l’eau en rose, Beuark! En voilà une autre…. avec de la neige argentée!
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Délire de stylos
Crayons gris recouverts de fimo. Stylos modelés en fimo sur un bâton de brochette. Les yeux des visages, les pétals des fleurs, et les taches peau de serpent, sont fluos. Dans le noir, cette forêt est peuplée de lucioles et de monstres!!!!
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Casetta, la maisonette en bois
Voici une casetta de 80 cm de haut, base 40×40 cm. Structure de bois en pin, épaisseur 18mm, collée et clouée. Réalisée de 2003 à 2004 pour ma fille. j’ai photographié les différentes étapes à partir de la maison en bois brut. Elle est en pin de 18mm collée et clouée. Les formes sont sciées à la scie sauteuse, y compris la sirène, et l’objet fini est assez lourd. J’ai utilisé un fondo-gresso comme base à peindre et des couleurs acrylique et flashe, les reliefs sont en faux ciment pierre ponce. j’ai utilisé différentes techniques de collage, du découpage sur feuille de riz au découpages de magazines d’art et de déco (femme Nabis en bas près de l’évier), de collage de mosaïques de pâte de verre, du cerne doré pour des reliefs et aussi de la pâte acrystal à paillettes, bref un peut tout ce que j’ai en stock!
La base de bois est préparée avec du « fondo-gesso » blanc puis je peints par dessus.Quelques reliefs au ciment « pierre ponce » de chez Pébéo, du cerne relief remplis de peinture vitrail, je crois avoir utilisé toutes les différents matières à ma disposition. Une fois les couleurs bien sèches je peux décorer de découpages, les magazines d’art et de déco sont au top pour ce genre de chose.
Une sirène au balcon de la chambre, une salle de bains achetée aux éditions atlas qui dormait depuis des années dans un placard avec un fauteuil et une bibliothèque. c’était l’occasion de les placer. La grenouille sur la photo de la chambre rose est une vraie que j’avais trouvée dans l’atelier un soir de pluie! Le sol du salon avec le damier difforme et sa rosace, furent le travail le plus long. La cuisine, lavabo en pâte das et mosaïque de pâte de verre. Encore du découpage et des fausses mosaïques peintes, ça aussi c’était long!
Le salon fini avec son petit mobilier. la pièce en mansarde sur balcon à point d’eau, eau en résine bien sûre dans laquelle demeure un poisson rouge, que regarde avec attention le chat!
Deux vues d’ensemble, une pas finie, une en fonction avec le bazar de ma fille, sous la lumière du phare (lampe IKEA). Le bord de mer, des pierres ponces récoltées en corse, un coffret au trésor qui contient l’interrupteur, du faux sable en ciment « pébéo », et de la résine pour imiter la mer (voir tuto résine).
On aperçoit sur cette photo, le service de table en fimo rangé sur les étagères et le petit coffre à trésor. Quelques joujoux légo et polly pocket s’adaptent très bien au décor.
Les papier de bonbons, réelle et gourmande trace de vie dans cette casette!Autres modèles de casettes
Les cadeaux pour mes neveux et nièces de Noël 2003.
De forme plus simple à réaliser, car faits à la chaîne en trois semaines.
Pas de fimo à l’époque, seulement peinture et découpage, étagères et cheminées en bois, carrelage en pâte de verre. Chaque maison a une cheminée en bois et pâte de verre, un coffret peint et décoré et des bibelots découpés.Crêche 2004 offert à la classe de mon fils en maternelle, avec des personnages en modelage et des décors en peinture en collage et en relief aussi.
Une grande casette nommée « venus » à cause du décors en DAS collé au mur au fond, elle est équipée d’un lavabo décoré de pierres ponces et des mosaïques en pâte de verre et en fimo, le sol est couvert de résine. La plus petite à droite est à une de mes nièces, elle aussi décorée de la même façon que les autres avec en plus un toit panoramique peint façon vitrail incrusté dans le bois de la toiture.
Je crois que pour décorer toutes ces pièces j’ai du fabriquer des centaines de choses, mais le temps est passé si vite!
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Carrelage
Ce carrelage en argile à séchage à l’air est peint à l’acrylique et vernis. Certaines pièces sont intégrées à des décors de mobilier ou d’objets décoratifs. Créations de 2005.
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La vilaine
Chapitre 1 Il était une fois, dans une montagne peuplée de conifères parfumés, une vilaine femme au grand nez. Elle était fort
laide dans son ensemble, mais son nez long et crochu surpassait tout le reste. Elle avait coutume de descendre au village une fois par semaine pour s’approvisionner, et devait le traverser complètement pour atteindre l’épicerie. Ce faisant, elle passait devant le bar, l’église, le parc, et toutes les maisons. Quand elle passait devant le bar, elle entendait rire les hommes et devant l’église, elle entendait rire les anciens. Devant les maisons, elle entendait rire les femmes, et devant le parc, elle entendait rire les enfants. Persuadée que le village entier riait de sa laideur, elle se mit à haïr l’ensemble des villageois. Ce que les gens d’ici ne savaient pas, est que cette femme était aussi vilaine de dedans que de dehors, et qu’elle connaissait le secret des magiciens les plus vilains des anciens temps. Ainsi, disposait-elle, dans un endroit secret de la forêt, d’une baguette magique. C’était une baguette peu ordinaire. Inutilisée depuis des siècles par les fées, et ayant seulement servi à faire le mal, elle était devenue aussi
vilaine que ses propriétaires, et n’était plus capable de rien de bon.Chapitre 2 Un matin ensoleillé, la vilaine se prépara pour ses courses. Elle trouva la journée suffisamment agréable pour faire le détour par la cachette. Après avoir bien grimpé à flanc de montagne, elle délogea de son creux de rocher la baguette
magique, la glissa dans la poche de son tablier, et s’en retourna en direction du village. Lorsqu’elle passa devant le bar, les hommes rirent. Devant les maisons, les femmes rirent. Devant l’église, les anciens rirent. Seuls les enfants ne rirent pas car ils étaient tous occupés à faire une partie de ballon, et l’écart de points était trop serré pour qu’ils s’intéressent à autre chose. La haine qui avait envahi son cœur la portait de joie, car la vilaine serrait dans la main, cachée dans sa poche, la baguette magique. Ainsi, son dos se voûta, ses dents se crispèrent, son œil devint noir et elle cria :
– Vous, les hommes, vous êtes aussi bêtes à charger comme des ânes ! – Vous, les femmes, vous êtes aussi bêtes à traire comme des vaches ! – Vous, les anciens, vous êtes aussi bêtes à coasser dans le bénitier !
Puis, tranquillement, elle se redressa comme si elle n’avait rien dit et continua son chemin vers l’épicerie. Les enfants, qui jouaient au ballon, cessèrent leur partie pour écouter ce que hurlait la vilaine. Ils s’étaient rapprochés du bord du terrain et la regardaient s’éloigner sous son chapeau crasseux et couvert de toiles d’araignées. Quand soudain un cri d’horreur les étrangla tous ensemble. Ils voyaient leurs pères se changer en ânes gris, leurs mères en vachettes brunes à gros pis, et leurs grands parents en grenouilles. Ils se précipitèrent vers eux en les appelant mais déjà, comme si la chose était naturelle, les grenouilles avaient plongé dans la mare du parc, les ânes et les vachettes s’étaient regroupés en troupeau et partaient en direction des champs car le pavé et les murs ne les intéressaient plus.
Dans un premier temps, les enfants eurent très peur, se demandant ce qu’il adviendrait d’eux, puis ils se calmèrent et recommencèrent à jouer. Après tout, plus personne pour les commander ou leur interdire des choses, c’était toujours bon à prendre, le temps que ça durerait ! De son côté, la vilaine avait fait ses courses, riant d’écrire elle-même son compte sur le carnet de la marchande.
– Tu sais plus écrire, la gourdasse ! T’es partie brouter !
Elle traversa le village complètement vide à l’exception du stade sur lequel courraient les enfants. Puis elle retourna à sa maison, plus haut, dans la montagne. Le soir venu, elle envoya un renard porter aux enfants les consignes pour trouver à manger, et surtout, les conseils de divertissement sans limite auxquels ils avaient droit, à condition de ne plus jamais rire d’elle.Chapitre 3 Les jours passèrent ainsi, dans l’oisiveté pour les enfants, et dans l’absence de rires pour la vilaine. Cependant, elle n’en avait pas assez. Elle avait encore envie d’utiliser sa vilaine baguette. Mais que demander, quand on a ce que l’on désire le plus ?
– Ma baguette ne peut me faire belle, car cela serait une chose bonne et elle n’en est pas capable. Je pourrais obliger quelqu’un à travailler gratuit pour moi ? L’esclavage étant une chose mauvaise, cette baguette pourra le faire ! Bien ! Je vais obliger … un artiste à décorer ma maison !
Elle serra fort sa baguette, invoquant un artiste haut en couleurs à apparaître sur le champ chez elle, et complètement soumis à ses caprices. Apparut soudain une petite personne, plutôt discrète, avec des petits yeux et des petites mains. Mais chacun de ses doigts était d’une couleur différente, trois bleus différents, trois rouges différents, trois jaunes différents, et un en or. L’artiste eut l’air surpris de se trouver transportée là, mais rapidement se soumit au bon vouloir de la vilaine, sous l’emprise de son pouvoir magique.
– Peints ce mur en bleu ! » Ordonna la vilaine. L’artiste toucha le mur de son doigt bleu et il se colora en bleu.
– Peints celui-ci en mauve !
Il en fut fait de même avec le doigt mauve. – Peints cette porte en vert !
L’artiste toucha la porte avec un doigt bleu et un doigt jaune en même temps et le mélange se fit. Le jeu dura ainsi plusieurs jours, la vilaine ordonnant de colorer chaque centimètre de sa demeure, de ses vêtements, de ses porcelaines, de ses mouches et araignées, Tout était devenu multicolore jusqu’à la fumée de la cheminée. Jamais l’artiste ne discutait les choix de la vilaine, et réalisait des œuvres d’un goût plus que douteux, et l’ensemble commençait à ressembler à … allez savoir ! Quand elle trouva sa maison fort plaisante et plutôt gracieuse, la vilaine ordonna de modifier la nature. Elles sortirent ensemble et l’artiste toucha de violet les conifères, de rose le renard, d’orange l’ours et de vert pomme le mouflon. Comme ses vêtements et souliers étaient fraîchement repeints, la vilaine ordonna :
– Colore la terre de façon à ce que sa poussière ne me salisse plus ! Et la terre devint jaune citron à rayures.Chapitre 4 Depuis le village, les enfants voyaient les arbres changer de couleur et le terrain du parc prendre d’étranges rayures jaunes. Puis ils virent arriver la vilaine accompagnée d’une personne normale, mis à part
ses doigts bien sûr !
Au fur et à mesure que les deux femmes avançaient dans le village, les maisons prenaient des couleurs vénitiennes, et le goudron de la route devint limpide comme de l’eau. L’artiste avait du toucher de plusieurs doigts pour obtenir cet effet trompe l’œil particulièrement difficile ! Dans
les champs, en contrebas du village, paissaient paisiblement les parents. Les taches brunes et grises des vachettes et ânes étaient des salissures dans ce beau tableau.
– Une vache sur deux à pois et les autres à carreaux ! Un âne sur deux à rayures et les autres marbrés ! Plus de couleurs ! Enfin, mademoiselle ! Chargez ! Et puis, ajoutez des petites fleurs par-ci par-là !
La vilaine fit faire de même avec les grenouilles de la mare puis se mit à penser aux enfants, se demandant ce qu’elle allait faire d’eux. Ils s’émerveillaient de voir leur village se transformer en animé et suivaient les femmes en les acclamant. Chacune des nouvelles touches de couleur déclenchait des :
– Oh ! Ah ! Que c’est beau !
Chantaient-ils tous en cœur.
dessin
La vilaine était satisfaite de leur changement d’attitude à son égard et pensa à ce moment, que ces enfants seraient autorisés à vivre avec elle comme les siens puisqu’ils avaient fini par l’apprécier. Ils formeraient le nouveau village, bâti sur le respect de sa seule et unique personne comme une reine. Elle se mit à rêver de son futur palais et décida d’aller faire une sieste pour y songer avec ardeur.Chapitre 5 L’artiste en profita pour bavarder avec les enfants, à l’ombre d’un platane rose.
– Des parents ? Nous n’en avons plus, car ils sont devenus ces ânes et vachettes que vous avez peints. Ils ne nous parlent plus, ne nous écoutent plus, et ne nous commandent plus.
Certains commençaient à admettre éprouver un manque de câlins, mais ils ne comprenaient pas comment ces sentiments disparaissaient. Ils avaient oublié comment étaient leurs vies avant, mais parfois, ils se souvenaient de certaines petites choses qui s’enfuyaient tout aussi vite. L’artiste compara cette impression générale à la sienne. Elle ne se souvenait pas avoir jamais été aussi obéissante de toute sa vie ! Dans son rêve de reine, la vilaine était dans un palais somptueux, et,
trop occupée à régner, elle ne réalisa pas avoir lâché sa baguette magique. Aussitôt, l’artiste et les enfants ne furent plus sous son charme et purent à nouveau penser librement. Ils regardèrent autour d’eux et conclurent à la folie de la vilaine décidant de concert de s’approprier la baguette. L’artiste s’avança à pas doux, pris l’objet magique et recula sans bruit.
Quand la vilaine se réveilla, quelle ne fut pas sa surprise de voir le village couleur de pierre, les conifères verts et les villageois serrant leurs enfants dans leurs bras ! Dans un tourbillon de magie, l’artiste remettait tout en place. Les enfants étaient si pressés de retrouver leurs parents qu’ils avaient secoué la petite femme pour lui faire agiter plus vite la baguette. Et comme elle n’était pas très douée pour la magie, elle oublia certains détails, comme la couleur or sur la statue de la fontaine qui resta ridicule. Pour finir, elle s’en était donnée un coup sur la tête et avait disparu. Déçue d’avoir perdu un si précieux trésor, la vilaine rentra chez elle le plus discrètement possible, presque au ras de terre ! Une fois la magie partie, les villageois oublièrent cette épreuve et
recommencèrent à vivre comme avant, refaisant le monde au café ou ailleurs, et surtout riant de voir passer la vilaine une fois par semaine.
Il ne restait plus rien de la fantaisie colorée des semaines passées à part les petits oublis de l’artiste, soit la statue dorée et quelques notes de couleur au cou des femmes. Car dans sa hâte, elle avait changé certaines couleurs en perles au lieu de les enlever. Les mamans porteraient pour toujours, des couleurs extraordinaires en colliers.Fantaisie colorée pour les enfants, par Catherine Mienville Lanfranchi, Medusa , Juin 2006.