Auteur/autrice : Mienville

  • Marmo e pantografo

    fare scivolare la freccia centrale Faire glisser la flèche centrale

    Pazienza … ci metto almeno questi due anni a Carrara per rifinirlo. Potete seguire lo sviluppo sul mio conto Instagram https://www.instagram.com/mienville_lanfranchi/?hl=fr
    Il pantografo è la macchinetta di punta che serve per prendere la posizione spaziale di un punto e di portarlo altrove.
    La tecnica usata dal Canova è spiegata bene nel video del museo Antonio Canova a Possagno https://www.youtube.com/watch?v=BMqA4I0L7zE
    Come spiegato nel video, realizzare una scultura in marmo con la macchinetta consiste a riprodurre un opera già in gesso. Nel caso di questo ritratto in gesso « il giovane scultore accademico che fronteggia il suo futuro », è la traduzione di un ritratto in argilla fatto al vero di cui ho tirato un calco. Quindi il modello di partenza è una terra cotta, tradotta in gesso, in bronzo, e nel futuro tradotta anche in marmo.

    Video YouTube del Museo Antonio Canova a Possagno
  • Fâner a zonzo nel bello

    Un samedi florentin consacré au plaisir était prévu depuis plusieurs jours, et voilà que s’impose à l’improviste un devoir scolaire. Nous étions donc assises dans une salle du Palais Strozzi, invités par le professeur de « Tendance contemporaine » à ce colloque obligatoire sur la crise de la critique d’art quand il me vint une envie furieuse d’aller dans la tombe de Laurent le magnifique. Malgré l’intérêt, ni la tendance ni la critique ne sont dans mes fondamentaux, je dis discrètement à mon amie je m’ennuie et elle répondit moi aussi. nous nous sommes donc enfuies tout aussi discrètement, abandonnant à leur crise ces gens pour lesquels nous, sculpteurs, avions peu d’intérêt. C’est ainsi que commença vraiment la journée parfaite. Depuis les Chapelles Médicis, lieu à l’origine de mon envie de m’enfuir, nous sommes allées au Bargello, où je vais souvent quand j’ai besoin de respirer. Ensuite nous avons retrouvé un ami sous le Persée de Cellini avec lequel nous sommes allés au Ponte vecchio faire quelques selfies avec les touristes. Nous avons mangé des fougasses farcies au cochon achetées à une roulotte, et marché sous le soleil de Toscane jusqu’à Santa Trinità ou nous avons admirés ensemble le Christ en bois du jeune Michel-Ange. Pendant ce temps, des personnes élégantes et cultivées parlaient dans cette salle fermée et pleine de velours sur la crise de la critique d’art, sans que nous n’ayons jamais su à la fin s’ils avaient trouvé une solution à leur problème. Qui sommes nous, simples artistes, pour y changer quelque chose, pourquoi devrions nous vous comprendre vous qui nous ignorez fièrement, notre temps libre nous préférons l’investir en flâneries dans le beau.

    Un sabato fiorentino dedicato al piacere, si colloca un imprevisto compito scolastico. Eravamo sedute ad ascoltare gente parlare in un aula del palazzo Strozzi per un seminario sulla crisi della critica d’arte quando ebbi una voglia fulgente di andare nella tomba di Lorenzo. Dissi alla mia collega “ mi annoio” rispose “anch’io”, quindi siamo scappate via discretamente. La giornata iniziò davvero con un giro perfetto: dalle Cappelle Medicee dove ho accontentato il mio primo desiderio, siamo andate al Bargello dove vado sempre quando ho bisogno di respirare, in seguito abbiamo ritrovato un amico sotto il Perseo di Cellini per andare poi al Ponte Vecchio fare delle foto di noi. Abbiamo mangiato delle focacce farcite con roba di maiale, comperate in una roulotte di strada, e camminato sotto il sole toscano fino a Santo Spirito e Santa Trinità. Mentre ciò, gente elegante e colta parlava in quell’aula chiusa sulla crisi della critica d’arte. Ma chi siamo noi artisti per cambiarci qualcosa, il nostro tempo libero lo investiamo meglio a zonzo nel bello.

  • Memes Scalpellini-VS-3D

    Le ministère a approuvé le nouveau programme d’études, désormais la théorie digitale sera suffisante pour vous présenter à l’examen de sculpture

    Décembre 2024. La petite histoire. Ces MEMEs me sont tombés dans le crâne la semaine de rentrée scolaire aux Beaux Arts de Carrara quand j’ai reçu le nouveau programme d’études de magistrale en novembre 2022. Je m’étais inscrite sur un programme parfait, et sans aucun doute je me serais également inscrite sur le nouveau moins bien construit, mais quand on choisit un programme et que le changement implique un renoncement c’est une pilule difficile à avaler. J’ai vécu ces changements dans la douleur, le mot est faible, d’où le besoin de créer ces images digitales sarcastiques. Un exorcisme nécessaire. Le programme 2021 était parfait, ateliers techniques et histoire de l’art, anatomie artistique et apprentissages du marbre et du bronze, le programme idéal pour une spécialisation dans la sculpture figurative, ou pas. Malheureusement le nouveau programme impliquait de remplacer l’étude de l’anatomie par video-sculpture (un atelier de dessin 3D dont les cours étaient essentiellement repiqués sur YouTube) et l’atelier de techniques-de-la-sculpture remplacé par applications-digitales: un cours d’utilisation de modules complémentaires aux applications de dessin par ordinateur qui n’est réalisable que par ceux qui pratiquent des heures de dessin et photographie digitale et par conséquent inaccessible par ceux qui pratiquent essentiellement la matière tangible. Deux ateliers fondamentaux de sculpture remplacés ainsi par deux cours de geeks. J’avais tenté d’expliquer cela au directeur de l’époque, en qualifiant de soupe au digital le nouveau programme comparé au précédent qui était une vraie spécialisation qui mirait à l’excellence. J’avais sous entendu que ce nouveau programme ne visait qu’à faire en sorte que les diplômés ne soit pas trop excellent, il ne faudrait pas déranger les nuls. Il m’avait dit alors « Madame il faut vivre avec votre temps« . Ce qu’il ne savait pas c’est que le digital et moi on est de vieux amis… il avait éludé la question de la spécialisation de niveau académique qui était grignotée par la tendance du digital, faisant perdre du temps aux élèves dans des ateliers inutiles à leur parcours sachant qu’il existe un cursus spécifique pour ces activités digitales. Mais le plus grave est la tendance iconoclaste que subissent les sculpteurs académiques contemporains auxquels on supprime l’atelier de nu, car l’entraînement au dessin d’observation est un exercice indispensable au sculpteur figuratif, ce qui correspond à l’échauffement nécessaire à chaque match: dessiner le nu et les sculptures pour le sculpteur correspond aux dix tours de terrain avant chaque partie pour le sportif. L’atelier de nu et de dessin du squelette et des muscles ainsi que le dessin des oeuvres académiques est un atelier qui doit être accessible chaque année en option en plus des deux années obligatoires si le figuratif est la spécialité choisie par l’élève. J’ai réussi à changer un des deux cours grâce à l’intervention de la nouvelle directrice pour accéder à toutes les compétences que j’étais venue chercher à Carrara, mais j’ai quand même dû me coltiner l’autre. Par respect pour l’enseignant et pour l’institution académique j’ai fourni un travail à la hauteur et même plus, mais c’est à chaque fois à contrecoeur que je devais laisser l’atelier de sculpture pour aller m’asseoir derrière un bureau. Je trouvais absurde d’aller à Carrara chercher les connaissances du travail du marbre pour m’asseoir à un PC comme il aurait été absurde d’aller à Firenze pour étudier la renaissance sur Wikipédia. L’année suivante le programme était de nouveau changé pour le nouveaux et un seul des deux cours digital était obligatoire, comme quoi s’indigner et se rebeller est utile au moins pour les autres. Les sarcasmes m’ont toujours fait rire et ces images en sont le témoignage, fort heureusement ces deux années à Carrara ont été si intenses qu’à bien y réfléchir je me suis au moins un peu reposée en cours de modelage 3D, contrainte et forcée à glander derrière un écran…

    Cours de sculpture digitale 3D
    Tailleur de pierre
    – Eau de vie digitale! Courbe vectorielle! Terre-platistes! Réalité augmentée!
    – Laissez-tomber Capitaine, nous sommes déjà dans Matrix …
    Can you tell me Harry, how do muggles sculpt without magic?
    Dimmi Harry, come fanno per scolpire senza la magia?
    Dis mois Harry, comment font les moldus pour sculpter sans magie?

  • Sacrifice

    Sans titre cela ne veut rien dire. Évidemment, cette installation a un titre, du moins elle a une description. C’est déjà une photographie d’une installation. Vous pouvez voir une tresse, la mienne, et elle a été coupée par Sabrina la coiffeuse mais ce n’est pas la performance. Le support est une fabrication artisanale réalisée par un forgeron corse, Patrice, mais cela n’a rien à voir. Le fond est un drap de coton que j’utilise pour photographier des œuvres de sculpture, mais ce n’est ni sculptée ni modelée. Qu’ai-je fait ? Du verbe FAIRE qui lie l’artiste ou l’artisan à son œuvre ? J’ai juste demandé au coiffeur de ne pas jeter la tresse, car je savais que cette coupe était motivée par quelque chose. Ensuite, je l’ai fixée à un câble dans le support et j’ai pris la photo. Alors, c’était quoi déjà la question? Est-ce une photographie ? S’agit-il d’une installation ? Est-ce une sculpture ? Une nature morte? Est-ce un concept nu ? Lequel? En fin de compte, répondre au pourquoi est ce qui permet de comprendre ce que c’est, et s’il s’agit d’art ou non, et de quel type d’art. Pourquoi. Pourquoi avoir cette pensée, pourquoi l’extérioriser, et pourquoi utiliser ce comment c’est à dire choisir ce langage.
    Essayons de dégager un titre possible : Autoportrait ? Sacrifice? Femina-erectus ? Laisser Sans Titre c’est refuser de donner un indice, aucune clé de lecture, lancer un satellite dans le cosmos sans savoir si quelqu’un écoute ni même si celui qui éventuellement écoute sait lire.
    A partir du mot Autoportrait on pourrait comprendre quelque chose grâce à la définition du mot, on sait qu’un autoportrait représente une personne d’une manière ou d’une autre. L’autoportrait paraît alors absent, ou impertinent et plein d’insolence. Mon visage n’est pas là. Dans un monde de selfies, surtout ceux fait en sortant de chez le coiffeur, ce qu’on ne voit pas correspond à la quantité de cheveux coupés laissés par terre dans le salon. Je fais le contraire, je montre ce qui serait normalement resté au sol, le gaspillage de la beauté, je montre le rebut, ce qui est ôté, le sacrifié, l’absent, ce qui ressort comme vide ou invisible dans le portrait réel, la tresse n’est plus là ou elle était hier.
    À notre époque, les femmes du monde se coupent les cheveux pour soutenir celles d’Iran, mais je ne le fais pas pour cette raison. En fait, cela n’a pas grand chose à voir avec le féminisme… La notion de sacrifice reste commune, mais elle n’est pas liée à la liberté des femmes. Elle est liée à la notion de chemin, de marche, de nomadisme des hommes qui se déplacent pour diverses raisons. Pendant des années j’ai porté la tresse pour aller à Florence. A Carrare, il n’y a ni Florence ni ma tresse, et c’est la seule réalité. L’absence, le manque, le changement qui demande un sacrifice, et c’est cette personne sacrifiée placée sur un piédestal. Si je mets le sacrifice sur un piédestal, cela signifie que même s’il ne s’agit apparemment que d’une touffe de cheveux, le sacrifice est important. Les cheveux sont une partie superficielle de nous-mêmes, ils relient la femme à l’histoire de la beauté, de l’érotisme et du charme, les cheveux lâchés au vent de Vénus, un presque rien qui porte des significations fortes dans l’art. Peut-on interpréter qu’en coupant mes cheveux j’aurais sacrifié ma beauté ? Non, car je ne suis ni plus ni moins belle !
    La beauté réside dans la valeur du sacrifice. Sachant que je ne révèle pas tout, le sacrifice contenu a aussi une dimension ailleurs, cachée, privée, qui appartient au plus profond de moi et des êtres qui me sont étroitement liés. Les liens. Les cheveux. Fils fragiles et fins par conséquent importants. Ce que vous ne pouvez pas voir dans cet autoportrait, mon image et tout ce que je n’ai pas révélé. Cet acte artistique représente la notion de sacrifice à travers une installation dont subsiste une photographie, qui, sans savoir qui elles sont, est difficile à comprendre. La vérité de ces cheveux est faite du temps. Étroitement lié au concept de croissance et de parcours, thème qui me tient à cœur, et de la vie. Le temps s’entremêle dans la réalité.

    Sans Titre 12/10/22” 

    Senza Titolo non significa niente. Ovviamente questa istallazione ha un titolo, almeno ha una descrizione. Già è la fotografia di una istallazione. Si vede una treccia, la mia, ed è stata tagliata da Sabrina la parrucchiera ma non è questa la performance. La piantana è un lavoro artigianale fatto da un fabbro di Corsica, Patrice, ma non c’entra. Il fondo è una lenzuola che uso per fotografare i lavori di scultura, però non è ne scolpito ne modellato. Cosa ho “fatto” io? Del verbo FARE che lega l’artista o l’artigiano al suo lavoro? Ho solo chiesto alla parrucchiera di non buttare la treccia, perché sapevo questo taglio motivato da qualcosa. Poi l’ho fissata ad un filo di ferro nel gambo della piantana e fatto la fotografia. Quindi quale è la domanda esattamente: Questo è una fotografia? Questo è una  istallazione? È una scultura? Questo è un concetto? Il quale? Alla fine solo il “perché” può spiegare se è arte o no, e che tipo di arte. Perché.  Proviamo liberarne un eventuale titolo : Autoritratto? Sacrificio? Femina-erectus?
    A partire del titolo si può capire qualcosa perché sappiamo che un autoritratto deve rappresentare una persona in un modo o un altro. In quel caso l’autoritratto sembra assente, oppure impertinente e carico di insolenza. La mia faccia non c’è. Spesso vediamo selfies circolare sui social quando qualcuno esce dalla bottega della parrucchiera per fare vedere di quanta bellezza dispone, e ciò che non si vede corrisponde alla quantità di capelli tagliati rimasti a terra nella bottega. Io faccio il contrario, faccio vedere ciò che normalmente dovrebbe essere rimasto a terra, lo scarto di bellezza, faccio vedere il ‘tagliato”, il tolto, il sacrificato, l’assente, ciò che sul ritratto vero risalta vuoto o invisibile, ciò che non c’è più dove stava ancora ieri, la treccia.
    In quel periodo le donne del mondo in sostegno al quelle di Iran si tagliano i capelli ma io non lo faccio per quel motivo. Infatti non c’entra tanto col femminismo… Rimane in comune il concetto di sacrificio, ma non è legato alla libertà delle donne. È legato al concetto di percorso, del caminare, del nomadismo degli uomini che si spostano per motivi vari. Per anni ho portato la treccia per andare a Firenze. A Carrara non c’è ne Firenze ne la mia treccia, e questo è l’unica realtà. L’assenza, la mancanza, il cambio che necessita un sacrificio, ed è quel sacrificato messo su piedistallo. Se ho messo il sacrificio su un piedistallo significa che nonostante si tratti “apparentemente” di solo un mazzo di capelli, il sacrificio è importante. I capelli sono una parte superficiale di noi stessi, lega la donna alla storia della bellezza dell’erotismo del fascino, i cappelli sciolti nel vento della Venere, un quasi niente che nell’arte porta forti significati. Si potrebbe interpretare che io, tagliando i miei cappelli, avrei sacrificato la mia bellezza? Però non sono ne più ne meno bella!
    La bellezza sta nel valore del sacrificio. Sapendo che non scrivo tutto, il sacrificio contenuto ha anche una dimensione altrove, nascosta, privata, che appartiene all’intimo di me e di esseri strettamente collegati a me. I legami. I capelli. Fili fragili sottili e cosi importanti. Ciò che non si vede in quel autoritratto sono io, e tutto ciò che non ho rivelato. Questo atto artistico rappresenta il concetto di sacrificio attraverso un istallazione di cui rimane una fotografia, che, privo della conoscenza di chi sono, è difficile capire. La verità di questi capelli è fatta di tempo. Strettamente legato al concetto di crescita e di percorso, tema a me caro, e della vita. Il tempo intrecciato nella realtà.

  • Tesi di laurea a Firenze

    Commissione d’esame di laurea triennale di scultura attorno a me, Bianchini Ferrarini Fusi e Roviello, i miei professori dell’Accademia di Belle Arti di Firenze

    Laurea di scultura 🥳 110 con lode
    Licence de sculpture 🇮🇹⚜️🥰
    Luca BIanchini, Enrico Ferrarini, Federico Fusi il mio relatore di tesi, Francesco Roviello, e in cotto il maestro Stefano Patti. Vi ringrazio di cuore ❤️
    Accademia di Belle Arti di Firenze 28 settembre 2022

    Con il relatore di tesi il professore Federico Fusi.
    Il professore du tecnica di fonderia Luca Bianchini, fianco al mio bronzo « il pensiero »
    Allestimento il giorno prima…
    La luce del Cenacolo, il pensiero e la speranza

    Lien Facebook pour accéder à la publication

    Laurea di scultura 🥳 110 con lode Licence de sculpture 🇮🇹⚜️🥰 Luca BIanchini, Enrico Ferrarini, il mio relatore di tesi…

    Publiée par Catherine Mienville Lanfranchi sur Mercredi 28 septembre 2022
  • Prometeo

    Le charme de la défaite, le héros en pièces sur le champs de bataille, quand l’oeuvre survit dans le fragment.

    Dans notre société matérialiste nous avons tendance à oublier que nous sommes nous aussi faits de matière, toujours pressés, la tête pleine de beaucoup de choses superficielles, nous avons oublié que notre essence est portée par une matière écologique et recyclable qui chaque jour va vers sa fin. Ce n’est pas l’objet matériel qui doit être jetable, nous sommes le matériau naturel jetable. Nous sommes temporaire, et la seule chose qui dépasse cette évidence est ce que nous faisons de pérenne. Malgré l’importance de chaque être, personne ne doit être une fin en soi, chacun est un véhicule pour l’humanité. Nous sommes une matière fragile et temporaire qui n’a de pérennité que l’essence de l’Homme, pure vanité que d une penser qu’à soi. À y réfléchir, chaque être dans sa nature évolutive incarne les concepts de progrès, de construction, d’acquisition de connaissances, chaque être se nourrit de différentes façons le tempos qui lui est donné de le faire. Cette notion de progrès en nous contenue peut être à l’origine de notre propension à apprécier tout ce qui est nouveau, tout ce qui nourrit notre curiosité et répond à nos désirs. C’est à cette notion de progrès que je fais allusion dans cette figuration de Prométhée. Le héros qui a donné le feu aux hommes et avec la connaissance de ses arts. Ce pourquoi il était important de le réaliser en terre cuite, le symbole dans le symbole. Avec d’autres symboles… Pour Hubert Reeves il existe une forme d’intelligence que nous pouvons identifier dans ce que nous appelons la Nature. J’aime cette idée qui suit de peu celle de Rodin qui invite à la considérer comme notre unique Dieu. Nous faisons partie d’un macrocosme qui parfois nous effraie, en prendre conscience est vertigineux. Quand je travaille la terre il m’arrive de my perdre jusqu’à la voir me regarder en retour. Vertigineux et étrange, la terre me regarde. Ce travail sur le Prométhée, parle exactement de cela, de donner vie à la matière, car nous sommes tous fait de matière, pour citer Reeves nous sommes faits de poussière d’étoile. L’autre message contenu dans ce travail est la nécessité d’avoir cure de l’écologie, que la pensée écologique n’est pas une idée politique mais bien un acte de foi. Dans la mythologie, Prométhée est soumis au châtiment non pas pour avoir offert la connaissance aux hommes mais pour avoir offensé les dieux pour le faire. Ce que je veux dire avec ce parallèle c’est que le fait de savoir produire ne doit pas nous éloigner du devoir que la connaissance impose, polluer pour créer n’est pas sans conséquence sur la Nature. Si on utilise l’art comme moyen de communication sur les sujets d’actualité, il est également important que le message arrive de façon démocratique, or ce n’est pas le cas, et souvent même on pollue à créer pour parler de pollution à une fraction superficielle de peuple. Choisir le matériau pour une œuvre peut également être un acte politique, ou pas. Mais polluer pour dénoncer la pollution me semble aujourd’hui plus que dépassé. Le choix du matériau commence à peine à effleurer la pensée artistique, j’en crois pour preuve avoir discuté le sujet avec une étudiante en licence de restauration aux Beaux Arts de Bologne qui m’avait assuré que le sujet était d’actualité en ce qui concerne la conservation et la restauration des oeuvres d’art contemporain qui ne sont pas dans des matériaux pérenne ni même dans une forme qui consent une manipulation sereine. Parfois les oeuvres sont de vrai calvaires à déplacer, entretenir, conserver, restaurer. Or dans la conception de chaque chose, il est du devoir et de la responsabilité du créateur de faire preuve d’anticipation aux éventuelles conséquences de son travail. Mais avant d’en arriver là en matière d’art il y a encore du chemin à faire … Quand je regarde l’échec de cuisson de mon buste, mon Prométhée en mille morceaux de terre cuite, innocence du matériau comprise, je réalise que malgré son état fragmentaire et incomplet, il contient encore autant de vie qu’il en avait au départ. La pensée contenue et le message à transmettre sont toujours présent dans un état de ruine, et le concept de ruine ouvre un autre débat sur l’écologie: de quelle qualité sera la strate de notre siècle consignée à l’infini à l’échèle de la vie de la terre.


    Modèle Pietro Giannetti.
    Creta Maggio 2022
    Cotto Luglio 2022

    La beauté du diable, état de grâce pendant le travail …

    Petite parenthèse à propos de Prométhée, voici celui d’un nancéien, membre de la famille Adam sculpteurs sur plusieurs générations, une oeuvre baroque du XVIIIème conservée au Louvre. Décortiquer les pérégrinations de cette famille nous emmène à Rome, évidemment…

    Nicolas Sebastien ADAM, Nancy, Cliquer sur la photo pour accéder au WIKI