Quand le doute est trop lourd il faut puiser dans les convictions de la foi.
Pour percevoir le lien entre l’image et le texte, je vous invite à regarder deux fois, trois fois cette image. Le point de vue est important. Je regarde d’en bas. En bas de quoi? Qu’est ce qui se regarde d’en bas? Le parent pour l’enfant. Le dieu pour l’homme. Les étoiles pour le rêveur. L’inaccessible et le possible pour l’homme qui marche du premier et statique Kouros au dernier qui n’a plus le temps de rien. Le point de mire, le point de fuite, la perspective. Le projet. Le désir. L’envie. Le bonheur. L’amour … Peut être plus simplement je propose un relecture du testament de Rodin pour comprendre mieux: “Tout est beau pour l’artiste, car en tout être et en toute chose, son regard pénétrant découvre le caractère, c’est-à-dire la vérité intérieure qui transparaît sous la forme. Et cette vérité, c’est la beauté même. Étudiez religieusement : vous ne pourrez manquer de trouver la beauté, parce que vous rencontrerez la vérité.” Le plus difficile pour l’artiste n’est pas de se concentrer sur sa recherche ni sur l’étude, ceci étant une constante de vie, mais de lui trouver une utilité. De l’inutilité des hommes naissent ses idées noires, créer pourquoi, pour qui. Pourquoi extérioriser une pensée qui vit très bien sous forme d’idée, de concept, pourquoi sculpter quand quelques mots suffisent, pourquoi le partager et avec qui. Le monde est tant occuper à se détruire pourquoi créer. Peu importe? Non. Pour que la vie de l’artiste ait un sens, dans l’absence de signe tangible au quotidien, il reste la foi. La foi se trouve à ses origines, là ou elles sont nées, dans l’émerveillement du beau. J’ai souvent entendu que le beau n’est plus tendance, j’ai souvent croisé des amants perdus qui ont oublié qu’au départ, un jour il y a longtemps, quelque chose de beau et d’immatériel est né de leur corps mortel, ce sentiment qui ne se maîtrise. Lâcher prise, se laisser enivrer dans les bras de Baudelaire, caresser le marbre et accepter les imperfections rugueuses de la gradina comme zones de douleur entre les parties lisses et tranquilles, chercher à retrouver non pas dans la matière mais dans le regard de l’autre cette magie, qui telle une danse sacrée nous rappelle combien nous sommes vivants. Quand le doute m’envahit et que la foi s’estompe, je vais à Florence, je vais à Paris, je vais calmer le tumulte de mes émotions dans la rivière de mes ancêtres.
Théorie de la perception. La culture à l’ère de l’intelligence artificielle. Si la reproductibilité de l’art a participé à sa démocratisation le rendant plus accessible dans des formats et supports variés, et si l’on peut déplorer une baisse de qualité sur certaines de ses formes, la vérité du message contenu n’est pas forcément une cible à abattre. Il est cependant plutôt facile de différencier une bonne d’une mauvaise copie, l’exercice est plus complexe quand il s’agit d’identifier la désinformation dans le flux quotidien des images virtuelles. Je fais allusion aux images produites par intelligence artificielle qui envahissent les réseaux sociaux, et qui représentent une chimère artistique avec en légende l’attribution d’une oeuvre existante. Il est difficile de comprendre ce qui motive ces publications, à moins que cela ne serve à alimenter de nouveau mots comme le slop, terme anglo saxon qui cadre désormais le concept d’image artificielle de basse qualité, ainsi que ses dérivés comme le slop mode qui correspond à une attitude de créativité débridée qui n’inclût pas forcément de cadre qualitatif. Je voudrais proposer un parallèle avec le schéma qui se retrouve sur les façades des cathédrales, affichés à valeur identique et gravés dans le marbre aussi bien les travaux des saisons ainsi que les évangiles, le schéma de la parole d’évangile comme valeur absolue. À coté d’une vérité s’inscrit fièrement une idée de l’esprit, un concept, un idéal, qui s’appuie sur la valeur d’une vérité pour tenir debout. Ainsi l’on peut voir Ève sortir du flanc d’Adam sur un haut relief du grand Wiligelmo sur la Façade du Duomo de Modena et les reliefs des travaux des mois sur le même édifice dans lesquels les gens du peuple peuvent se reconnaitre dans leur quotidien et y identifier la vérité sans avoir besoin de savoir lire le latin. La différence entre cet exemple médiéval, témoignage à haut niveau de la recherche de naturalisme des arts figuratifs, et une image bidon, se situe dans le fait que savoir apprécier une oeuvre sculptée au médiéval appartient désormais à peu alors qu’apprécier une image bidon est à la portée de tous. Le peuple à qui était destiné ce langage sculpté n’est plus le même, aujourd’hui on sait lire les mots alors qu’il devient plus difficile de décrypter les images qui sont pourtant omniprésentes dans notre espace visuel quotidien. Peut être n’y accorde-t-on plus assez de temps, il y en a trop. Sans compter qu’aujourd’hui la sculture romane subit une baisse d’engouement, j’ai souvent entendu dire que l’art médiéval est moche ou mal fait, comme si les hommes de cette époque avait perdu la connaissance des proportions, alors qu’il s’agit de perception culturelle à une époque ou l’image la plus courante était celle du tangible. À savoir que nous regardons ces hauts reliefs avec nos yeux contemporains habitués à la photographie et à la représentation du réel au détriment d’une perception par la connaissance des signes et de l’abstraction des formes, perception qui requiert un effort de réflexion. Les images IA proposent à fortiori du réalisme à des situations impossibles, donnant au mot incroyable une dimension nouvelle, avec une perception rapide et paresseuse, à la recherche du grandiose et du spectaculaire, peu importe le degré de vérité contenu. Avec une esthétique bien travaillée l’image répond ainsi au besoin de la consommer et de consommer au passage le temps que nous passons sur le net. Et vice versa. On peut donc considérer que ce type d’image répond à un besoin de le consommer, il se satisfait de notre vulnérabilité de consommateur qui achète un produit sur lequel il est écrit qu’il nous fera du bien alors qu’il ne sert à rien. Depuis le début des arts figuratifs, la puissance de l’image est établie, et cette force qui utilise l’intégralité de nos expériences pour expliquer l’invisible, la foi, l’amour, une réponse à nos désirs, et tout ce qui est conceptuel, possède la même potentialité à travers les images virtuelles qu’avec les images gravées peintes ou sculptées. Ainsi le paysan reconnait son labeur dans le marbre comme une vérité, et si c’est vrai qu’en juillet on fait les foins alors c’est aussi vrai que la première femme est sortie du flanc du premier homme. De même la vérité du cheval en marbre de la photo truquée s’appuie sur l’existence de celle d’une éventuelle copie en bronze. Ainsi avec ce schema par amalgame d’une vérité et d’un concept de l’esprit, on a la recette à copier à loisir pour de la propagande et de la réclame, jusqu’au plus absurde des complots. Il suffit de prendre une vérité et d’y associer une conséquence ou un fait dérivé complètement faux, et de le diffuser en y mettant tous les moyens, la répétition jouant aussi son rôle sur la perméabilité culturelle. Une affiche stigmatisante placardée sur les murs, une vidéo d’un faux journal télé et des punaises de lit, un ovni flou, le concept de profondeur de la lessive, un cheval de bronze en marbre! S’il est facile de comprendre le but de la propagande politique qui est expliquée depuis des années en cours d’histoire au collège, il est plus difficile de comprendre ce phénomène nouveau et à quoi sert vraiment de semer le doute sur l’existence d’une oeuvre et de générer des informations trompeuses sur l’histoire de l’art. C’est le deuxième fake que je vois sur le même cheval en marbre dont l’original en bronze se trouve tangiblement et réellement au musée archéologique de Florence, dans chacun des cas il suffit de décrypter attentivement l’image pour en comprendre l’imposture. On finira par douter qu’une partition de Mozart a été vraiment retrouvée, j’ai l’impression que dans un futur proche plein de poulaillers se révèleraient conserver plein de Van Gogh. De quoi devenir parano. Il est vrai que l’on fait de plus en plus de recherches sur internet, et la rémunération au clic peut inciter à publier n’importe quoi du moment que cela fera le buzz. Encore faut-il savoir ce qu’on fait sur internet, car de notre motivation à y naviguer résulte notre propension à devenir une plus ou moins bonne cible au brain-rotting. L’espace virtuel ou circulent ces images slop accueille tout autant la société de masse que la midcult, unifiant ainsi dans sa propagande une nouvelle forme de Pop culture, différente et fille de la précédente. Peut être assistons-nous à la création d’une nouvelle strate. L’image m’amuse beaucoup et loin de moi l’idée de faire un discours moralisateur, il faut s’amuser avec l’image. J’invite à poser un regard sur le phénomène à distance nécessaire pour imaginer demain, car dans tous les cas l’omniprésence de ces slops produites par IA dans l’espace visuel pose problème, et on y arrive au coeur: Si un activiste qui fait peu importe quoi à propos de l’art comme jeter de la soupe dessus est considéré par certains (des noms des noms!) comme un acteur culturel, si l’industrialisation de la culture a donné naissance à différents strates culturels, comment considérer culturellement ces contenus visuels, ou plutôt comment définir la culture qui émergera de l’ensemble de ces images?
Dans chaque recoin des académies patientent des fragments d’académisme qui attendent une forme ou une autre de réveil contemporain. Au confluent des mouvements éphémères, chacun d’entre eux possède la force nécéssaire à traverser le temps et à enfanter encore. Plus j’étudie l’histoire de l’art et de ses techniques, plus je me libère, je me déshabille du superficiel et du temporaire. L’académisme contemporain c’est embrasser l’art complètement nu.
Thèse de magistrale de sculpture à l’Accademia di Belle Arti di Carrara 28 juin 2024 avec 110 points & Lode 🎓🤍 Rapporteur de thèse Annamarie Ducci Co-rapporteurs Stefano Castelli e Francesco Cremoni Théorie: Mademoiselle Claudel, Dal frammento all’operaSakountala Sculpture: Origine, oeuvre symboliste en marbre blanc de Carrare sur marbre noir de Belgique
Origine, oeuvre symboliste en marbre blanc de Carrare sur marbre noir de Belgique
Pourquoi un coquillage? Si vous savez pourquoi on les ramasse à la plage vous avez un début de réponse. C’est tout simplement beau. Depuis l’origine des temps les hommes les ont ramassés et assemblés, des colliers préhistoriques jusqu’aux trésors d’orfèvrerie plus contemporains. Même les plus abîmés nous séduisent, fragments et évanescence de beauté, le coquillage porte en soi bien des mots qui nous caractérisent. Sa forme à spirale est une invitation de parcours, croissance de l’être et apprentissage qui semble ne jamais finir: AncoraImparo dixit Michelangelo, le non-fini emprunt d’éternité. Je sais que je sais rien, j’ai encore tant à apprendre. La forme matérielle ne se limite pas à incarner ce qu’elle représente dans sa forme, le lent mouvement de croissance du coquillage naturel symbolise, dans sa transcription matérielle sculptée dans le marbre, différents concepts de l’esprit. Le clin d’œil à L’Origine du Monde de Courbet n’est pas innocent, et la sensualité de la forme ainsi que de la manière de travailler sa superficie le sont encore moins. J’ai offert une perception en ronde bosse à 360° à laquelle s’ajoute son reflet, avec des différences tactiles et visuelles, certaines variations ne sont perceptibles que de très près ou bien au toucher. La scénographie du coquillage installée sur un plan monochrome rappelle La Coquille d’Odilon Redon, c’est une œuvre qui doit être présentée au public dans une pièce nue. La rencontre de certaines idées avec le public nécessite le calme et la sérénité de l’intime pour éclore, on doit offrir le temps necessaire à la découverte et au plaisir de l’évasion. Chaque plan est travaillé pour lui même en harmonie avec les autres, les signes se suivent et changent, dans une spirale blanche de Carrara qui se reflète dans les abysses noires du marbre Belge. La matière de réception du concept, quel qu’il soit, est un choix qui doit être artistique. La grande différence entre le coquillage naturel qui a servi de modèle et l’oeuvre symboliste, réside dans la perception qu’offre le marbre. Regarder un coquillage, c’est regarder l’oeuvre de la Nature. Regarder un coquillage en marbre c’est regarder l’oeuvre de l’homme qui regarde la Nature. Le mystère est le principal symbole de cette sculpture qui, tel un astre dans le cosmos, n’a d’autre vocation que de nous inviter a une interaction sereine. En la regardant, il est qui songe à Venere naissant adulte dans un coquillage, ou encore qui songe à l’érosion de l’eau substituée par la main du sculpteur qui agit sur la matière. J’ai vu qui se penche sur l’oeuvre pour écouter la mer, et qui tourne autour en regardant les reflets, et qui ne sait résister à la tentation d’une caresse, certains m’ont raconté leur expérience à la mer et décrit ceux qu’ils aiment ramasser. Cette oeuvre suscite en chacun l’éveil des sens selon sa sensibilité et histoire personnelle. Origine. 2024. Oeuvre symboliste en marbre de Carrara sur marbre noir de Belgique. Thèse le 28 juin 2024. Accademia di Belle Arti di Carrara. Catherine Mienville
Origine. 2024. Marbre de Carrara sur noir de Belgique. Oeuvre de thèse de Sculpture magistrale à l’Académie des Beaux Arts de Carrare. Thèse le 28 juin 2024
Perché una conchiglia? Se sai perché le raccogliamo in spiaggia hai l’inizio di una risposta. È semplicemente bella. Fin dalla notte dei tempi gli uomini le hanno collezionate e assemblate, dalle collane preistoriche ai tesori orafi più contemporanei. Anche le più danneggiate ci seducono, frammenti ed evanescenze di bellezza, la conchiglia porta dentro di sé tante parole che ci caratterizzano. La sua forma a spirale è un invito al viaggio, alla crescita dell’essere e all’apprendimento che sembra non finire mai: Ancora Imparo secondo Michelangelo, il non-finito intriso di eternità. Lo so, non so nulla, ho ancora tanto da imparare. Non si limita a incarnare ciò che rappresenta nella sua forma, il lento movimento di crescita della conchiglia naturale simboleggia, nella sua trascrizione materica scolpita nel marmo, diversi concetti e pensieri. Il riferimento all’Origine du monde di Courbet non è innocente, e lo sono ancora meno la sensualità della forma e il modo di lavorarne la superficie. Ho offerto una percezione a 360° a tutto tondo a cui si aggiunge il suo riflesso, con differenze tattili e visive, alcune variazioni sono percepibili solo da vicino o al tatto. La scenografia della conchiglia posta su un piano monocromo ricorda La Coquille di Odilon Redon, è un’opera che deve essere presentata al pubblico in una stanza nuda. L’incontro tra certe idee e il pubblico richiede la calma e la serenità dell’intimo per sbocciare, bisogna offrire il tempo necessario alla scoperta e al piacere dell’evasione. Ogni piano è lavorato da solo in armonia con gli altri, i segni si susseguono e cambiano, in una spirale bianca di Carrara che si riflette nell’abisso nero del marmo del Belgio. Il materiale che accoglie il concetto, qualunque esso sia, è una scelta che deve essere artistica. La grande differenza tra la conchiglia naturale che serviva da modello e l’opera simbolista sta nella percezione offerta dal marmo. Guardare una conchiglia è guardare l’Opera della Natura. Guardare una conchiglia di marmo è guardare l’opera dell’Uomo che guarda la Natura. Il mistero è il simbolo principale di questa scultura che, come una stella nel cosmo, non ha altro scopo se non quello di invitarci ad un’interazione serena. Guardandola si pensa a Venere che nasce adulta in una conchiglia, oppure si pensa all’erosione dell’acqua sostituita dalla mano dello scultore che agisce sulla materia. Ho visto chi si china sull’opera per ascoltare il mare, e chi gira attorno per osservare i riflessi, e chi non resiste alla tentazione di una carezza, alcuni mi hanno raccontato la loro esperienza al mare e descritto le conchiglie che preferiscono. Quest’opera suscita in ognuno il risveglio dei sensi secondo la propria sensibilità e storia personale. Origine 2024. Opera simbolista in marmo di Carrara su base di marmo nero del Belgio. Tesi il 28 giugno 2024. Accademia di Belle Arti di Carrara. Catherine Mienville
Origine. 2024. Marbre de Carrara sur noir de Belgique. Oeuvre de thèse de Sculpture magistrale à l’Académie des Beaux Arts de Carrare. Thèse le 28 juin 20242024 origine marmo Carrara2024 origine marmo Carrara2024 origine marmo Carrara2024 origine marmo Carrara
Variations sur le thème autour du mythe de la Venere et de la croissance. Venere naît déjà adulte, alors que la jeunesse est un aboutissement avant la grande aventure de la vie d’adulte. La modèle pour ces recherches est ma nièce Eleonore.
Origine et Venere. 2023 – 2024 bozzettiOrigine 2024 et modèle original Détournement Frederic Leighton Greek girls picking up pebbles (and shells) by the sea 1871 // Origine Mienville 2024 Photomontage Origine/Mienville + StrawberryThief/Morris
Fragments, un autore regard sur les oeuvres, compassion et humanisme
Du fragment à l’œuvre et non pas de l’œuvre au fragment, faire le chemin inverse, remonter le temps dans une analyse profonde. Ma thèse de magistrale de sculpture est une étude du groupe Sakountala de Camille Claudel. Centrer cette oeuvre dans un ensemble de recherches, dans un voyage à travers l’histoire et l’histoire des techniques des arts, permet de prendre conscience de la synthèse qu’il contient, et cela malgré l’état fragmentaire du modèle. C’est probablement en quête de mes origines que j’ai travaillé, de l’origine culturelle et par conséquent de la voie dans laquelle je souhaite situer ma sculpture quelque part entre Florence et Paris. Grâce au verbe de la sculpture contenu dans l’oeuvre fragmentaire du groupe Sakountala, j’ai développé chaque aspect pour lui même, et cherché à comprendre Claudel au delà de la première lecture. Tout d’abord j’ai exposé le conteste historique de l’auteur, entre le symbolisme et l’orientalisme entre autres, et identifié l’hérédité des maîtres du passé, dont les Neo-florentins, pour relier cette oeuvre contemporaine à l’histoire des arts grâce au jeu de piste contenus dans les formes et la gestuelle des protagonistes dont l’origine prend racine jusque dans les oeuvres antiques en passant par la renaissance florentine. Ces recherches m’ont amené à d’autres rencontres tels Octave Mirbeau, Matthias Morhardt, Paul Claudel, ou mieux encore rencontrer Camille dans ses correspondances. Le guide du Musée Camille Claudel à Nogent sur Seine écrit par l’historienne Françoise Magny est très intéressant pour sa richesse d’informations sur l’ensemble des oeuvres y compris sur les Neo-florentins et d’images d’époque, et offre un point de départ pour l’étude des maîtres Boucher Dubois et Rodin. Bien évidement j’en recommande la visite tout autant que celle des musées Rodin et Orsay. Ce prochain mois de septembre Nogent accueillera une exposition consacrée au groupe Sakountala, a cure de Cécile Bertran directeur du musée Camille Claudel, et à l’occasion regroupera autour du modèle original habituellement conservé à Châteauroux un ensemble d’oeuvres qui lui sont reliées. L’idée de les voir ensemble est une perspective réjouissante. Observer Sakountala consiste à l’écouter nous narrer le parcours de son auteur, nous parler des lectures de textes et d’images qui ont nourri Camille, ses influences et sa culture, et enfin sa capacité à restituer dans son art la profondeur de sa pensée. J’ai espoir d’un futur, d’une voie dans laquelle pourront se trouver les jeunes gens en quête d‘idéal dans la sculpture et qui sauront reconnaître en Camille Claudel le maître qu’elle aurait dû être. La voie qu’elle aurait dû incarner et ouvrir jusqu’à nous, dans la lignée de l’art figuratif qui la trouve après Fidia Donatello Leonardo Michelangelo … Rodin. Si Maillol, Bourdelle, et d’autres talentueux sculpteurs ont ouvert des voies vers notre contemporain, Claudel manque à l’appel. Mademoiselle Claudel n’est pas une muse, elle est la voie brisée, comme Desiderio da Settignano décédé trop tôt deux ans son maître Donatello, elle est la grâce interrompue de notre siècle, le maestro manquant. Mienville. Thèse de sculpture. Laurea magistrale, Accademia di belle Arti di Carrara, 28 juin 2024, 110Lode.
Sakountala bronze de conservation Musée Camille Claudel Nogent sur SeineDubois/Donatello Guide Musée CCNiobe Carrara plâtre académiqueABAFI MichelangeloMichelangelo Dio Fluviale AADFI ABAFI scultura Dio fluviale Partenone Fidiageste Venere pudicaGeste abandonVertumne et PomoneMichelangelo Pietà GAPhotographies Mienville 2023-2024 pour ma thèse de Sculpture
Origine. Le marbre que j’ai réalisé en accompagnement de cette thèse est une oeuvre symboliste qui fait référence à LaVague de Claudel et à LaCoquille d’Odilon Redon entre autres, et qui invite celui qui la regarde à l’introspection à la recherche de l’origine du beau et de la relation que chacun entretient avec la Nature. Lire l’article concerné « Origine«
Origine 2024 Marbre blanc de Carrara sur Noir de Belgique
Peut on parler de la plastique de la peinture comme de l’esthétique de la superficialité de la forme sachant que la peinture n’a de forme que celle générée par le dessin accompagné de l’effet visuel de la peinture même qui n’a logiquement qu’une très faible matérialité. Je m’interroge sur cela lors de ma visite à l’exposition qui réunit les préraphaélites et certaines oeuvres de la renaissance italienne au Museo San Domenico à Forlì. Qu’est ce qui différencie un Burne-Jones d’un Leighton ou d’un Watts, ou encore d’un Waterhouse un Morris ou d’un Millais? Réunis dans cette exposition ils sont évidement forts différents et se détachent des autres noms représentatifs du mouvement mais moins connus. Est-ce la forme c’est à dire le dessin de la silhouette des figures, est-ce la couleur, la présence ou l’absence de ce qui donne du relief aux figures; est-ce l’espace par l’effet de profondeur ou de platitude des zones autour des figures; est-ce la délicatesse de la touche et des mélanges, huile, crayon gouache, pastels, selon les choix techniques de chacun qui donne l’envie de croire que ce que l’on voit est une réponse à notre désir du beau? Pourquoi les croquis de Ruskin sont-ils importants, est-ce par leur impact dans la diffusion du concept de grand tour ou par leur esthétique graphique, ou encore par l’analyse architecturale représentée, ou bien le fait que ces dessins soient une conséquence directe de ce qu’un bel esprit fait de ce qu’on lui donne à ressentir? Etait agencée dans le coeur de la nef, le musée San Domenico étant une ancienne église, une série de tapisseries par Burne-Jones et Morris: aucune touche de pinceau rien que du fil teinté, une composition parfaite et des figures qui se détachent du fond comme dans les peintures de Botticelli, on ne peut pas parler ici de plastique de la peinture mais de la tendre sensation intime que génère la tapisserie dans un intérieur élégant, est ce que l’idée de l’oeuvre portée par un tel matériau n’acquiert pas une dimension supérieure car appartenant à un style décoratif de niche dont la rareté n’a d’égal que le coût mérité de fabrication. Est-ce que l’histoire de la quête du Graal, ou toute autre histoire qui raconte comment le beau ne se situe pas dans l’esthétique plastique mais dans les actes des hommes, constitue ce qui donne à l’oeuvre sa magie séductrice, c’est à dire est que le fond est plus important que la forme. Ou bien au contraire, est ce que la plastique d’une oeuvre peut à elle même véhiculer l’esthétique au delà de la forme même de ce qui est représenté, et est-ce que cela intervient sur notre désir de la posséder ou de la regarder des heures. L’esthétique de la tapisserie, celle de la peinture à l’huile, et enfin celle du marbre sont elles des facteurs importants dans la qualification de l’oeuvre d’art. Vous vous doutez bien que si j’ai passé deux ans à Carrara ce n’est pas pour admettre qu’un simple truc en quelconque machin chose puisse véhiculer autant de concepts. Pour ma thèse j’ai réalisé un coquillage en marbre, une oeuvre symboliste aux différents concepts historique et formels. J’ai réalisé en regardant mon travail que ce que j’avais fait n’était pas un coquillage, car quand on en regarde un véritable on regarde l’Oeuvre de la Nature, alors que regarder un coquillage en marbre c’est regarder l’Oeuvre de l’Homme qui regarde la Nature, et aussi la Nature de l’Homme comme poussière cosmique. Et je me suis demandé si une traduction en bronze aurait la même valeur conceptuelle. Le bronze dans ce cas de cette forme complexe aux aspects superficiels travaillés de façons différentes pourrait sans aucun doute présenter un intérêt visuel intéressant, surtout agrandit à faire de nous des lilliputiens rêveurs, le matériau prestigieux a sa propre plastique et sans aucun doute ce serait une traduction que j’aimerai voir. Mais ce ne serait qu’une coquille vide en bronze, c’est à dire une superficialité à la plastique intéressante dont l’aspect offre une esthétique séduisante, une invitation au voyage entre autre. Mais vide de matérialité, à l’oeuvre serait ôté son aspect cosmique qui n’est lui contenu que dans sa naissance par extraction de la montage blanche, poussière d’étoile dans le vide cosmique. Les arts du feu sont des arts de l’esprit, hérités de Prométhée, les arts de la pierre sont des arts du labeur d’Hercule pour le temps qui lui est donné de vie.
Détournement: Frederic Leighton Greek girls picking up pebbles by the sea 1871 + Origine Mienville 2024
Cette image est significative de ma démarche artistique. Sont présents au méme niveau et durant le temps qui m’est donné de le percevoir, des plâtres académiques avec le mien. Skopas et Fidia, probablement nos plus anciens maîtres à tous, dos à dos avec mon travail contemporain, dans un dialogue de formes au delà du temps et des confins culturels. Image: Skopas (Igea -350 aC) Fidia (Athena Lemnia -450 aC) et moi (Camille +2024), sages comme des images sur les bancs de l’école. Mienville. Accademia di Belle Arti di Carrara, cours de Monterosso en classe de Castelli.
Portrait dédié à Camille Claudel. En observant les photographies historiques qui la représentent ainsi que celles des portraits que lui fit Rodin et en utilisant les proportions réelles d’une personne vivante, j’ai modelé une interprétation personnelle de l’idée que je me fais d’une personne qui dédie sa vie à son art. Une personne dont la pensée et les mains sont en parfaite communion avec le coeur qui les anime. La symbolique de ce portrait regroupe aussi bien l’allegorie de la sculpture et l’estime que je porte à Mademoiselle Claudel, femme sculpteur à qui j’ai consacré ma thèse de magistrale. Ma sculpture est armée d’une gradina, burin à dents, dans un geste de défi devenu archetype et emprunté à Michelangelo. L’ensemble des signes contenus dans ce portrait forme un lien entre nos deux cultures. L’oeuvre en elle même est par conséquent l’évocation du lien culturel transfrontalier qui court (pas seulement dans mes veines étrusques) dans ce qui se reflette dans mon travail en général. Selon Cesare Ripa, l’allegorie de la sculpture comporte certains attributs, j’ai en quelque sorte mis à jour ces attributs avec des outils contemporains, mais pas seulement: Ripa décrit la sculpture comme une muse qui pose à côté de l’oeuvre tandis que je la décris comme une action dont l’oeuvre est contenue dans sa pensée. La version en grandeur naturelle est en construction mais déjà bien avancée. La structure interne de la figure entière a été faite en cours de sculpture avec Mattia Dorici alors que la version partielle du portrait a été faite en cours de technique de la sculpture avec Stefano Castelli, tous deux professeurs de l’Académie des Beaux Arts de Carrara. Leur générosité et leurs compétences m’ont permis de projeter cette oeuvre que j’aimerais beaucoup exécuter dans le marbre ou au moins en bronze un jour. Toute seule et avec mes moyens je pourrai faire le portrait en bronze ou en marbre, mais il faut une logistique particulière et beaucoup de sous pour une oeuvre monumentale.
Mienville settembre 2023. Casa mia, modello in creta dedicato a Camille Claudel, creta fresca prima della cotturaMienville 2024. Ritratto in gesso dell’allegoria della scultura, opera dedicata a Camille Claudel, aula di formatura ABACarrarafigura intera al naturale, stessa postura, particolare, modella EleonoreIl modello in cotto fianco alla traduzione in gesso diretto 2024gesso frescogesso lavoro in itineremodello in cotto e traduzione in gessoMienville. Allegoria della scultura, Aula di formatura di Castelli sede di Monterosso Accademia di Belle Arti di CarraraSkopas (Igea -350 aC) Fidia (Athena Lemnia -450 aC) et moi (Camille +2024), sages comme des images sur les bancs de l’école. Mienville. Accademia di Belle Arti di Carrara sede di Monterosso classe di Castelli. Mienville. Allegoria della Scultura, lavoro in itinere della figura intera in creta, sede della Padula aula di fonderia di Andrea Barsi in Accademia di Belle Arti di Carrara 2024.Il modello in cotto fianco alla traduzione in gesso diretto, aula di formatura di Stefano Castelli in Accademia di belle Arti di Carrara 2024
Speranza. Le portrait de Simona Scarcelli réalisé en 2022 à l’Académie des Beaux-Arts de Florence, a servi pour créer un négatif un an plus tard à Carrare. Un positif a été réalisé en cire de fonderie dans ce moule ainsi que de plâtres. On peut dire que ce travail en particulier reflète également l’espoir dans le parcours scolaire entre les deux Académies. Le bronze a été coulé en classe de fonderie avec le professeur Andrea Barsi, j’ai apporté la touche finale, en choisissant de préserver le résultat de l’accident de fusion qui a donné cet aspect spongieux sur le front et dans les cheveux. Cet aspect me rappelle celui des coquillages rongés par le temps et les organismes naturels, comme s’ils revenaient d’un abîme. L’absence de signe qui pourrait le relier à notre contemporain lui confère une dimension hors du temps, il semble avoir été récupéré du fond de la Méditerranée dans quelque bateau romain. Le caractère aléatoire de son aspect plastique ajoute à l’unicité de la pièce, et je l’accentue avec une patine verte qui rappelle l’antique. Je remercie le professeur Andrea Barsi pour la fusion et la patine de cette œuvre qui pour moi est exceptionnelle, unique, témoigne de l’expérience académique.
Speranza 2024 fusione in bronzo patinato, base marmo Carrara
La Speranza. Il ritratto, fatto a Simona Scarcelli nel 2022 all’Accademia di Belle Arti di Firenze, è stato tradotto in gesso in formatura all’Accademia di Belle Arti di Carrara, dallo stesso calco si è fatto un positivo in cera di fonderia. Si può dire que questa opera in particolare rifletta la speranza anche nel percorso scolastico tra le due Accademie. Il bronzo è stato fuso in aula di fonderia con Andrea Barsi, ho fatto le rifiniture scegliendo di dare via libera al risultato dovuto all’incidente di cottura del loto in forno: l’aspetto spugnoso sulla fronte e nei capelli. Mi ricorda le conchiglie rovinate dal tempo e dagli organismi naturali, siccome fosse rivenuto da qualche abissò. L’assenza di elemento ornamentale che la potrebbe legare al nostro contemporaneo le conferisce una dimensione fuori tempo, sembra recuperata al fondo del mediterraneo in qualche barca romana. La casualità del suo aspetto plastico non guasta, e ci gioco, mi piace fare una patina verde che ricorda l’antico. Ringrazio il professore Andrea Barsi per la fusione e la patina di quest’opera che per me è eccezionale, unica, testimonia dell’esperienza accademica. La base è un marmo statuario della cava Michelangelo a Carrara, le cui venature sono in armonia con il bronzo. L’ho fatto a occhio quindi è un quadrato che non ha due misure uguali, l’imperfezione sembra essere una particolarità intrinseca a quest’opera che la rende cosi eccezionale. Nelle atre pagine sul sito potete vedere le tappe precedenti in cera con la realizzazione della gabbia per fonderia anziché la fusione.
Travail du bronze à l’Académie des Beaux-Arts de Carrare. Modèle réalisé en 2021 en terre cuite à l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Le haut-relief Regard de Neptune est le résultat d’une réflexion sur le thème de l‘identité culturelle. Je me suis inspiré du Neptune de Vital Dubray de Ghisoni, un ronde bosse monumental en fonte de fer de 1856 qui trône sur la fontaine du village. Mon haut-relief est réalisée à partir d’un alliage de cuivre et d’étain en mesure classique pour le bronze artistique. Lorsque j’ai choisi de travailler sur le thème de l’identité, j’étais à Florence, où le regard de David symbolise le défi du peuple florentin face à d’éventuels ennemis. Je une parle pas de David comme emblème de la sculpture et de l’art dans la dimension internationale qu’il a conquis depuis, mais du symbole de départ, celui du défi et du symbole de la communauté. Je me suis souvenue que notre Neptune a un aspect sombre et son regard est difficile à percevoir, j’ai donc particulièrement recherché le regard pour le transmettre dans le haut-relief qui offre une perception plus intime par rapport à la sculpture monumentale. Le portrait est une manière d’aborder l’œuvre de façon plus intimiste. Mon interprétation est sensiblement différente de l’original, du fait du passage du ronde bosse au haut-relief déjà, mais aussi parce que je n’ai pas travaillé à l’échelle ni par recherché de perfectionnisme mimétique. J’étais particulièrement intéressé par le regard séculaire en tant que symbole d’une communauté. Nos grands-mères allaient à Funtanone chercher de l’eau à porter sur leur tête, des générations de Ghisonaises l’ont admiré et aimé comme symbole de la ville. Cette œuvre existe en terre cuite, en plâtre, et désormais en bronze.
Lavorazione del bronzo in Accademia di Belle Arti di Carrara. Modello fatto nel 2021 in terracotta in Accademia di belle Arti di Firenze. L’altorilievo Sguardo di Nettuno è il risultato di una riflessione sul tema dell’identità culturale. Mi sono ispirata al Nettuno di Vital Dubray di Ghisoni, monumento del 1856 che troneggia sulla fontana el paese. Il mio lavoro è fatto di un bronzo di rame e stagno, classica lega per il bronzo artistico. Quando ho scelto di lavorare sul tema dell’identità stavo a Firenze, dove lo sguardo del David simboleggia la sfida del popolo fiorentino di fronte ad eventuali nemici. Non sto parlando del David come emblema della scultura e dell’arte nella dimensione internazionale che ha ormai conquistato, ma del simbolo iniziale, quello della sfida e del simbolo della comunità. Mi sono ricordata che il nostro Nettuno ha uno sguardo tenebroso ed è difficilmente percettibile, quindi ho ricercato in particolare lo sguardo per restituirlo nel altorilievo, una sorte di scatto scultoreo, che offre una fruizione intimista in paragone alla scultura monumentale. Il ritratto è un modo per avvicinarsi all’opera. Il mio modellato è sensibilmente diverso dell’originale, per via del passaggio dal tutto tondo ad un altorilievo già, ma anche perché non ho lavorato ne in scala ne alla ricerca di perfezionismo mimetico. Mi interessava sopratutto lo sguardo secolare come simbolo di una comunità. Le nostre nonne andavano aFuntanoneprendere l’acqua da trasportare sulle loro teste, generazioni di ghisonesi l’hanno ammirato e amato come simbolo del paese. Quest’opera esiste in cotto, in gesso, e ora in bronzo.
Post di Blog sul Nettuno in creta di 2021 Neptune Post di Blog sulla versione in gesso di 2023 Neptune