Quand la pensée est trop cadrée, sa liberté s’enfuit dans les interstices. Il existe deux façons de regarder cette image: une consiste à voir les caractères d’imprimerie qui servent à encrer noir sur blanc les mots, l’autre à voir l’espace libre entre les mots.
Deux interprétations possibles: la première est que la pensée peut s’enfuir dans le faible espace libre, la seconde que lire entre les lignes permet d’accéder à une pensée complète. C’est à dire que le plein et le vide forment un ensemble qui seul permet de comprendre le visible. Et si on parlait d’évasion… entre les lignes se trouvent aussi bien la signification profonde d’un texte que les divagations que le lecteur produit, caché dans l’absence de forme. Chercher l’invisible dans le visible en littérature suit un mécanisme identique à celui de la sculpture. Chercher le sens du symbole, le pourquoi du comment, le sens imperceptible aux sens. La complexité d’un langage, qu’il soit ici posé à l’envers chez un typographe comme dans le Codex de Leonardo, qu’il s’agisse d’un langage connu de seule quelque élite intellectuelle, ou quand la forme induit une superficialité qui submerge le fond, fait que sa compréhension en sera limitée. D’où l’importance de la capacité de lire entre les lignes je dirais même du désir d’y découvrir quelque chose car c’est finalement là que se trouvent les secrets de l’âme humaine.
Lire entre les lignes
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